Critique : La vengeance des 47 ronins

Laurent 17 mai 2012 0
Critique : La vengeance des 47 ronins

Réalisateur : Kenji Mizoguchi
ActeursChojuro Kawarasaki, Yoshizaburo Arashi, Mitsuko Miura
Genre : Drame / Historique
Année de production : 1941
Date de sortie en France : Indéterminée
Pays de production :  Japon
Durée : 4h01
Classification : Tout public

« Les 47 ronins » est une légende de la culture Japonaise. Une « légende » dans le sens où cette histoire mêle récit véridique et enjolivement mythique. Kenji Mizogushi est un réalisateur prolifique et talentueux exerçant pendant la première moitié du 19ème siècle. Lorsqu’une histoire grandiloquente rencontre un des grands maitres de la réalisation japonaise, il en ressort forcément un grand film.

Synopsis : Las des incessantes brimades de maitre de ceremonie, Kira se bat contre lui dans le palais du Shogun. Pour réparer cette offense, il doit se faire harakiri. Les siens crient vengeance.

Affiche du film "les 47 ronins"Tout commence par un plan séquence relativement lent, qui fait penser à ce que peut faire Bela Tarr, à la cours du Shogun à Edo. Kira, un haut fonctionnaire, se fait attaquer par Asano, un puissant gouverneur féodal (daimyo), après l’avoir insulté. Ce dernier reçoit une punition: l’obligation de se faire Seppuku. Les samourais d’Asano se retrouvent alors Ronin, c’est à dire chevaliers sans seigneur.

Le film prend la majorité du temps des allures de film politique, dans un contexte de Japon Féodal (jidaigeki). Les décors, les relations entre les personnages et leurs morales sont très réalistes et caractérisent le film de manière importante. A cela est ajouté un rythme lent et soutenu, qui va trouver sa source dans la durée réelle de ces faits historiques, qui s’étalent sur plus de deux années.

« Les 47 ronins » est un film qui, pour ces raisons, aura du mal à se faire apprécier par tous. Le rythme et le contexte particulier adoptés participent néanmoins à son essence même, qui fait que ce film soit plus qu’un simple film. La réalisation de Kenji Mizoguchi va aussi dans ce sens, en filmant chaque scène par un plan. Du moins, en développant cette idée. Avec ces plans structurés, le film fait aussi penser à ce qu’a pu faire Akira Kurosawa.

L’idée du film est avant tout de représenter en image une valeur, celle de l’humilité. La loyauté, le sacrifice, le dévouement, l’honneur et le respect sont représentés par l’action des 47 ronins et surtout par leurs motivations.D’autres cas, qui font office de détails dans le film, appuient cette idée, comme une femme qui va jusqu’à se déguiser pour chercher son mari , l’un des 47 ronins (« Un mensonge n’est pas un mensonge si à la fin c’est la vérité ») , ou bien un père qui va se suicider avec son fils car on ne leur permet pas d’offrir leur aide.

« Le 24 août 1956 mourait à Kyoto le plus grand cinéaste japonais. Et même l’un des plus grands cinéastes tout court. Kenji Mizoguchi était l’égal d’un Murnau ou d’un Rossellini… Si la poésie apparaît à chaque seconde, dans chaque plan que tourne Mizoguchi, c’est que, comme chez Murnau, elle est le reflet instinctif de la noblesse inventive de son auteur. » Jean-Luc Godard. « La vengeance des 47 ronins » est un film aux plans calculés, comme vous pouvez le constater dans la vidéo ci-dessous, et une leçon de cinéma.

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