Critique : Only God Forgives

Lea 30 mai 2013 0
Critique : Only God Forgives

Réalisateur : Nicolas Winding Refn
Acteurs : Ryan Gosling, Kristin Scott Thomas, Vithaya Pansringarm
Genre : Thriller, Drame
Sortie française : 22 mai 2013
Pays de production: Danemark, France
Durée : 1h30

Après « Drive », Nicolas Winding Refn, revient avec « Only God Forgives » qui a été présenté à Cannes cette année. Il a écrit ce scénario bien avant de réaliser « Drive ».

Synopsis : À Bangkok, Julian, qui a fui la justice américaine, dirige un club de boxe thaïlandaise servant de couverture à son trafic de drogue. Sa mère, chef d’une vaste organisation criminelle, débarque des États-Unis afin de rapatrier le corps de son fils préféré, Billy : le frère de Julian vient en effet de se faire tuer pour avoir sauvagement massacré une jeune prostituée. Ivre de rage et de vengeance, elle exige de Julian la tête des meurtriers. Julian devra alors affronter Chang, un étrange policier à la retraite, adulé par les autres flics…

Only God Forgives - affiche du filmSon film est inspiré principalement du court métrage Evil Cameraman de Richard Kern mais repose également sur un fond de mythologie grecque. Il a voulu mettre en scène un personnage qui cherche une religion en laquelle il peut croire et se soumettre… Après avoir vu le film, on se demande où sont passées ces intentions. Comme on peut s’en douter en lisant le synopsis, il n’y aura pas de surprise : juste des personnages violents, qui agissent avec excès, et qui finissent par attirer la fureur de Chang.

Nicolas Winding Refn a très bien réussi à mettre en scène la violence, mais l’histoire en pâtit. Le caractère des personnages est plus ou moins négligé, et empêche de s’identifier à leurs ressentis. Ce qui ne les rend pas humains. Quant à la relation incestueuse entre Julian et sa mère, elle prête plus à sourire qu’à choquer.

Le film est lent, et se passe de dialogues. On aurait pu alors projeter soi-même ce que l’on veut, interpréter librement le film, mais ça ne fonctionne pas. Les rares dialogues ne servent qu’à expliquer ce que l’on voit déjà à l’écran, ce qui ne fait que montrer les faiblesses du scénario. La « musique » comblant l’absence de dialogues, n’est autre que des sons d’ambiances omniprésents, qui accentuent la violence et la tension dépeintes par les images. A tel point qu’ils en deviennent indigestes. Les rares moments chantés créent un temps de pause pour le spectateur, et ne prêtent finalement qu’au rire… jaune.

Le réalisateur nous montre son génie par le jeu des lumières et des contrastes d’une grande beauté, et par un montage remarquable, qui donnent une dimension irréelle au film. Les tons de lumière écarlate omniprésente dans le film nous plongent dans cette ambiance macabre. Renforçant ainsi les pulsions vengeresses et meurtrières qui assaillent sans cesse les personnages. Cependant, la scène finale que l’on peut deviner dès les dix premières minutes du film, est tellement étrange et dérangeante qu’elle nous laisse un goût amer.

Il est évident que ce film qui a des partis pris de mise en scène intéressants et expérimentaux, est décevant par l’histoire qu’il raconte. L’idée est bonne mais l’exercice est raté: le message que le réalisateur a souhaité faire passer n’est pas compréhensible, on ne sait pas où il a voulu en venir, ni ce qu’il a voulu montrer si ce n’est des scènes de meurtres dépeintes par un fond rouge.

Bande-annonce du film « Only God Forgives »

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