Critique : La Grande Bellezza

Réalisateur: Paolo Sorrentino
Acteurs: Toni Servillo, Carlo Verdone, Sabrina Ferilli, Carlo Buccirosso, Iaia Forte, Pamela Villoresi, Galatea Ranzi, Massimo de Francovich
Genre: Comédie, Drame
Sortie Française: le 22 mai 2013
Pays de production: Italie, France
Durée: 2H22min

La Grande Bellezza est le cinquième long métrage de Paolo Sorrentino qui a été présenté à Cannes en 2013.

Rome dans la splendeur de l’été. Les touristes se pressent sur le Janicule : un Japonais s’effondre foudroyé par tant de beauté. Jep Gambardella – un bel homme au charme irrésistible malgré les premiers signes de la vieillesse – jouit des mondanités de la ville. Il est de toutes les soirées et de toutes les fêtes, son esprit fait merveille et sa compagnie recherchée. Journaliste à succès, séducteur impénitent, il a écrit dans sa jeunesse un roman qui lui a valu un prix littéraire et une réputation d’écrivain frustré : il cache son désarroi derrière une attitude cynique et désabusée qui l’amène à poser sur le monde un regard d’une amère lucidité…

Le film s’ouvre sur des touristes visitant la ville de Rome, nous la faisant ainsi visiter. Puis, à la nuit tombée, on entre dans une grande fête mondaine, où Jep Gambardella fête ses 73 ans. La musique populaire Italienne assourdissante, couvrant presque les voix des personnages, nous plonge elle aussi dans cette ambiance festive. Entre les soirées mondaines et les errances de Jep à travers Rome, le film nous enchante par sa poésie visuelle. Les images d’une grande beauté ne font que montrer son point de vue sur le monde, altéré par ses rêveries et ses fantasmes.

Ce film drôle et à la fois dramatique, est d’une justesse remarquable. Sans tomber dans le pathétique, ni dans la caricature, Paolo Sorrentino a su mettre en scène ses acteurs de sorte à ce qu’ils donnent corps à des personnes à la fois amusantes, complexes, torturées, et fuyant la réalité. On ne nous dévoile pas toute l’histoire de Jep Gambardella, gardant ainsi une grande part de mystère autour du personnage. Nous ne sommes que de passage dans sa vie comme la plupart des personnes qui l’entourent.

Cette fin, qui est loin d’être décevante, nous laisse songeurs et nous pousse à réfléchir… Seul bémol : on aimerait que le film ne s’arrête jamais.

Bande-annonce du film « La Grande Bellezza »