Critique : Rashomon

Laurent 8 mai 2012 0
Critique : Rashomon

Réalisateur : Akira Kurosawa
ActeursToshiro Mifune, Masayuki Mori et Machiko Kyo
Genre : Drame
Année de production : 1950
Date de sortie en France : 18 mai 1952
Pays de production :  Japon
Durée : 1h28
Classification : Tout public

Le grand réalisateur Akira Kurosawa retrouve son acteur fétiche Toshiro Mifune en 1950 (Ils ont alors déjà collaboré quatre fois ensemble) dans le film désormais culte Rashomon. « La porte du dieu Rasho » suit une chronologie particulière, basée sur des mises en situation différentes d’un même évènement raconté par plusieurs protagonistes. Un mort, quatre témoins, quatre versions, qui dit la vérité ?

Synopsis : Kyoto, au XIe siècle. Sous le portique d’un vieux temple en ruines, Rashômon, trois hommes s’abritent de la pluie. Les guerres et les famines font rage. Pourtant un jeune moine et un vieux bûcheron sont plus terrifiés encore par le procès auquel ils viennent d’assister. Ils sont si troublés qu’ils vont obliger le troisième voyageur à écouter le récit de ce procès : celui d’un célèbre bandit accusé d’avoir violé une jeune femme et tué son mari, un samouraï.

Affiche du film RashomonDeux hommes sont assis sous la porte du Dieu Rasho, s’abritant de la pluie. Un troisième personnage arrive assez vite, demandant pourquoi les deux hommes semblent si abattus. « Ma foi en l’humanité en est ébranlée ».

Le film commence sur un ton pessimiste, l’histoire d’un meurtre récent nous est narrée. Mieux encore ! On prend connaissance des évènements du tribunal : les témoins racontent leurs différentes versions que le réalisateur illustre parfaitement en utilisant des flashbacks plus ou moins longs. On retrouve ce procédé dans d’autres films de Kurosawa, comme « Barberousse » ou « Harakiri » : un contexte semblable avec une chronologie d’évènements, de détails et de points de vue différents. On identifie ici la version du brigand, de la femme, du mort et la version d’un des deux hommes du début du film. Qui croire ? C’est bien ce que se demandent les trois hommes. Mais bien loin de chercher la vérité, l’histoire met en avant les vices de l’Hommes, ces êtres si fragiles qui ne semblent jamais dire la vérité. « Hélas, si on ne peut plus croire personne, ce monde est un enfer ! »

La réalisation est d’une propreté impeccable. Les mouvements de caméra sont toujours très fluides, l’une des caractéristiques principales de la mise en scène du réalisateur. Une envolée nous est offerte lors de l’apparition de la Shaman, tant au niveau de la réalisation que de l’ambiance rendue. Cette scène est notamment reprise dans l’excellent court métrage « Papillon d’amour » de Nicolas Provost.

Remportant le Lion d’Or à la Mostra  de Venise et l’Oscar du meilleur film en langue étrangère, le film participe à l’ouverture du Japon au reste du monde et permet au réalisateur de jouir d’une renommé internationale. Rashomon est un des films phares de la filmographie d’Akira Kurosawa, à ne rater sous aucun prétexte.

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