Critique : Dark Water

Laurent 13 mai 2012 0
Critique : Dark Water

Réalisateur : Hideo Nakata
ActeursHitomi Kuroki, Rio Kanno, Mirei Oguchi
Genre : Horreur
Année de production : 2002
Date de sortie en France : 26 février 2003
Pays de production :  Japon
Durée : 1h31
Classification : Interdit aux moins de 12 ans

Trois récompenses au 10ème festival de Gérardmer pour Hideo Nakata, réalisateur du désormais célèbre « Ringu ». Tiré d’une histoire de Koji Suzuki (deuxième collaboration entre les deux hommes), le scénario mélange assez habilement l’horreur aux habitudes de la vie quotidienne. Ce film d’épouvante est-il une énième histoire de petite asiatique aux cheveux longs et mouillés ?

Synopsis : Yoshimi Matsubara est divorcée, elle vit avec sa petite fille de 5 ans, Ikuko, en se battant chaque jour : pour retrouver un travail, pour obtenir un logement décent, pour conserver la garde de son enfant. Parfois au bord de la crise, Yoshimi trouve en Ikuko la force de s’en sortir. Elle pense voir enfin le bout du tunnel lorsqu’elle trouve un nouveau travail et un nouvel appartement. Pourtant elle va bien vite déchanter, car d’étranges phénomènes ne vont pas tarder à se manifester, juste au-dessus de chez elle. Des fuites d’eau, des taches au plafond… et une mystérieuse présence, pareille à une ombre, comme une petite fille… au visage sombre.

Affiche du film Dark WaterComment faire pour effrayer le spectateur à partir d’éléments du quotidien comme l’eau, un sac rouge ou une affiche ? Hideo Nakata utilise une formule simple, comme un running gag il va additionner une même peur d’un détail d’abord anecdotique, en l’accentuant toujours un peu plus. Voir un sac rouge est normal. Revoir le même sac est bizarre. Le voir une troisième fois devient vraiment étrange. Et ainsi de suite. Les effets sonores vont aussi dans ce sens, ainsi que la mise en scène, toujours plus accentuée au fur et à mesure de l’histoire, pour surprendre et, finalement, faire peur.

Le film a aussi un côté fantastique. Cet aspect « surréaliste » colle très bien à l’horreur et rajoute une touche d’absurde dans le film (Cf le sac qui revient de façon illogique). En fin de compte, le réalisateur Hideo Nakata doit jongler entre deux éléments, rendre l’histoire crédible et faire peur. Afin de rattacher les deux, le fantastique s’insère peu à peu dans l’histoire. Le rythme affiché du film correspond parfaitement à l’idée de banalité, d’une vie comme tout le monde. Et les quelques scènes d’épouvante sont plutôt bien faîtes, elles provoquent des moments de stress et restent en mémoire.

Malheureusement, le dénouement qui se dévoile peu à peu est tout sauf réaliste et peut porter à sourire. Le film qui était pourtant original dans sa façon de procurer peur et effroi, semble finalement basé sur une histoire simpliste, abracadabrantesque et aux airs de déjà vu. Un clin d’œil est fait au film de Stanley Kubrick « Shinning », remplaçant le sang par l’élément central du film, l’eau. Pas étonnant me direz-vous, l’eau étant considérée comme signe de mort au Japon…

Le film du réalisateur japonais pourra faire peur à plus d’un, et surprendre sur différents points les plus cinéphiles d’entre vous.  La tentative de faire plus qu’un simple film d’horreur est honorable, mais quelque peu trahie par le manque d’originalité. Une énième histoire de jeune fille aux cheveux longs et mouillés ? Oui. A oublier ? Non.

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