Critique : Superworld : Ghetto Party (Follini / Rivière / Corgie)

Guillaume 6 mars 2014 0
Critique : Superworld : Ghetto Party (Follini / Rivière / Corgie)

Scénario: Jean-Marc Rivière
Dessin : Francesca Follini
Couleurs : Johann Corgie
Genre : Comics
Éditeur : Delcourt

Le comics français n’est pas très représenté, alors lorsqu’un auteur se lance dans l’aventure, il faut le soutenir. Surtout quand son projet s’annonce aussi bon ! A l’occasion de la sortie du tome 2 de Superworld revenons sur le 1er du nom : alors bon ou mauvais ?

Synopsis : L’humanité est en sécurité depuis que le Bouclier de défense protégeant la Terre des attaques extraterrestres a été installé, sacrifiant la première génération des Post-humains. Quatorze ans plus tard, leurs enfants sont devenus des adolescents oisifs et capricieux, enfermés dans le Ghetto par le Gouvernement afin de les empêcher d’utiliser leurs superpouvoirs. Jusqu’à ce que l’impensable se produise…

Des super-héros… super clichés

Superworld : gheto party album bdCette série à base de super-héros posait un cadre assez novateur et frais : et si les super-héros étaient des adolescents ? L’histoire est simple la Terre est peuplé d’Homme avec des supers pouvoirs sauf que ces derniers sont des adolescents capricieux et flemmard, et dont le seul but dans la vie est de glandouiller. Et bien sûr ce postulat de départ bien que peu développé promettait beaucoup de choses ! Comment utiliser ses pouvoirs, comment devenir un super-héros, que veux dire le fait d’être un super-héros. Autant de thèmes et d’idées qui ne sont absolument pas développés dans la bd…..

Au lieu de ça le scénariste (qui est français), nous sort des personnages tous plus creux les uns que les autres et tous autant clichés. On a le droit à l’héroïne qui est gentille (très très gentille !) et qui ne se laisse pas marcher sur les pieds en femme forte qu’elle est, son amie qui est normale (sans pouvoir) et énervante au possible, ça en devient horrible, les cousins qui sont des gros demeurés insensibles, un homme du gouvernement qui est méchant, le père qui est mort et qui était le plus grand super héros de la Terre, etc.

Moi qui en apprenant la sortie de ce titre pensant qu’il allait être l’équivalent de Invincibles de Robert Kirkman pour nous autre mangeurs de grenouille, j’avais tout faux. Si vous ne connaissez pas Invincibles, c’est un peu le même postulat de départ que Superworld. Un adolescent se rend compte que son père est le plus grand héros de l’univers et qu’il est amené à lui succéder en héritant de ses pouvoirs. Dans ce dernier la recette marche à merveille, les personnages sont justes et les relations entre eux aussi. Mais pour Superworld c’est raté… tous les personnages sont plat et insipides ! L’histoire de ces premiers tomes est-elle assez simpliste mais étant un 1er tome comme tous les tomes d’exposition, il sert avant tout à nous présenter les personnages et l’univers aux dépens de l’intrigue.

C’est super court !

Superworld ghetto party bande dessinée

De grandes pouvoirs impliquent de grandes responsabilités… en théorie !

Savoir dire ce qu’il faut en nombre imposé de page est quelque chose de très dure pour un scénariste. Le risque est que le tome ne puisse pas nous présenter tous ce qu’il veut dire et qu’ainsi les lecteurs aient une impression de manque. C’est malheureusement le cas dans ce tome.

Il est composé de 96 pages, ce qui est vraiment peu ! 96 pages ce n’est pas assez pour ce que veut présenter et raconter ce titre. Tout dans ce tome arrive trop vite et le scénariste ne pose jamais le récit quand il est lancé pour bien nous présenter les personnages, leurs sentiments, etc .Par exemple, la scène ou l’héroïne découvre son pouvoir est expédiée en 2 pages, on en reparle 3 pages après et c’est tout, rien à part un « Oh j’ai un pouvoir ! ». C’est censé être une phase importante et ici c’est expédié à vitesse grand V. Passons aussi sur la scène où elle le découvre tout aussi banale et clichée que la scène de l’accident ou elle sauve tout le monde in extremis grâce a la révélation de son don. Bien cliché !

Cependant paradoxalement tout l’univers de la bd, son passé, est assez bien décrit et présenté, il peut même paraître crédible. Malgré tout, cela n’enlève pas l’impression que tout est allé trop vite. On dirait que l’auteur a résumé une bd de 150-160 pages en 100, et qu’il a du raccourcir certain passages.

Je vous le dis, 50 pages, c’est ce qui manque à ce tome 1 !

Des super points positifs ?

Pour en revenir une dernière fois au scénario et pour quand même aller dans son sens, on sent vraiment que Riviere a préparer ce tome pour le prochain, avec un gros cliffhanger à la fin et un tome 2 qui s’annonce bon avec la révolte des super-adolescents qui commence et le complot qui pend au-dessus de leurs tètes. Encore une fois ce n’est pas le scénario de la série qui a l’air mauvais mais vraiment celui du tome 1.

Les dessins sont assez bons, il faut juste aimer le style. La colorisation est quant à elle classique sans être transcendante, c’est loin d’être mauvais. L’édition reste dans la norme des comics d’aujourd’hui surtout chez Urban Comics, l’éditeur de DC comics en France avec une couverture cartonnée. Malheureusement pas de bonus à la fin avec des illustrations ou autres artwork.

Malgré quelques bonnes idées, des dessins respectables et de très bonnes intentions, le titre souffre d’un rythme beaucoup trop rapide et d’un nombre de pages beaucoup trop faible. Un tome potable mais bien en dessous de ses promesses en attendant le tome 2 qui s’annonce meilleur.

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