Interview de « VAF » – Graphiste & Illustrateur

Eric 15 août 2013 0
Interview de « VAF » – Graphiste & Illustrateur

Découvert suite à une rencontre impromptue sur le forum de votre webzine, nous avons eu l’occasion d’interviewer Vaf, un graphiste qui s’expose de plus en plus sur la toile pour le plus grand bonheur des passionnés d’illustrations originales et bien léchées !

Pour en savoir plus :

Le Blog
Le Portfolio
Le Facebook
La Galerie Deviant Art

Hello Vaf ! Est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ?

Salut Watz Up et merci de m’accueillir dans vos pages! Et bien en deux mots je suis un auteur de BD, illustrateur lyonnais, presque autodidacte et passionné par les arts graphiques sous toutes leurs formes.

Raconte-nous tes débuts ! Est-ce que tu as grandi dans une famille d’artistes ? Quel a été le déclic pour toi ?

Illustration VAFJe ne sais pas si on peut parler d’artistes, j’ai un papa chanteur « basse » dans une chorale (ce qui me donne l’occasion de pas mal le vanner) et un frère bassiste dans une excellente formation rock « Camel Spiders ». Rien à voir avec le dessin ou la peinture donc ! De mon côté, je crois que comme beaucoup de dessinateurs, j’ai toujours gribouillé depuis que je sais tenir un crayon et coller des gommettes !
C’est vraiment depuis 4 ans que je me suis mis à fond dans le dessin en prenant des cours d’art académique à l’atelier « La Station » près de Lyon. J’y ai rencontré mes mentors, Geoffroy Degache, créateur graphique de génie, et Cornelia Komili, artiste peintre hallucinante (bon j’arrête, ils vont me traiter de lèche botte après) et j’ai approfondi différentes techniques (dessin, l’huile, l’aquarelle, un peu de pastel et de sculpture).

Et là, je peux te dire que j’ai compris ce que c’est que d’apprendre à dessiner ! Mais bon il n’y a pas de secret, le dessin c’est du boulot, du boulot et encore du boulot. Après, et seulement après, tu peux commencer à bosser et bosser encore.

Parallèlement depuis 2 ans, je me perfectionne dans l’illustration numérique sous la tutelle bienveillante de Mathieu Collangettes, co-fondateur de Black Muffin Studio, un studio de graphisme qui travaille dans les domaines du jeu vidéo et de l’illustration. Là aussi je dois dire que je n’y vais pas pour jouer à la belote !

En regardant ton travail, on note un réel intérêt pour l’univers des comics et de la bande-dessinée en général, quels auteurs t’ont directement influencé ?

BD Comics VAFPetit, j’ai plongé dans la BD franco-belge avec des grands classiques comme Le Scrameustache, Boule & Bill et Gaston Lagaffe tout en allant parfois piquer les Buck Danny et Black & Mortimer de mon père !

Et puis plus tard, je suis tombé sur mes premiers comics dans le placard de mon frère. Batman, Daredevil mais aussi Mikros, un super héros de comics français. De là, j’ai commencé à m’intéresser aux histoires plus sombres et aux comics américains. Mais c’est vraiment lorsque Glénat a eu la géniale idée de sortir AKIRA en France que je suis devenu vraiment accro ! Katsuhiro Otomo, l’auteur, est juste un génie dont l’écriture et les dessins m’ont toujours fascinés et me fascinent encore. En fait ce mec a juste pondu un chef d’œuvre !

Actuellement je suis un fan quasi hystérique (un peu à la manière d’un fan de lady Gaga disons) de « DMZ », un comics avec Brian Wood à l’écriture et le génial Riccardo Burchielli au dessin. En une phrase, ce comics nous présente l’histoire de New York devenue zone démilitarisée à la suite d’une guerre de sécession entre certains états U.S et le gouvernement fédéral à travers les yeux de Matthew Roth un jeune journaliste plongé contre son gré dans cet enfer. J’aime aussi beaucoup OKKO de Hub et The Last man un manga Français incroyable.

D’ailleurs, tu as publié il y a peu un strip sur le site short-edition.com (« De l’huile dans les rouages ») qui remporte un franc succès au vue des commentaires ! Comment t’es venue l’idée ? Tu as créé toi-même le scénario ?

Strip VAF de l'huile dans les rouages

Envie de connaître la chute et le scénario du strip « de l’huile dans les rouages » ? Rendez-vous ici et si ça vous plaît, n’hésitez pas à laisser votre vote 🙂

Oui tout est fait par mes petites mains de A à Z ! Question de cohérence entre l’idée première et le résultat final. Je voulais vraiment présenter une histoire qui laisse une large place à l’imagination et l’interprétation du lecteur sans l’enfermer dans ma propre vision. Du coup je suis parti sur l’idée générale « les apparences sont parfois trompeuses » : un gars bien sous tous rapports qui se prépare le matin comme des millions de gens le font mais …. Il y a souvent un mais ! Je n’en dis pas plus ! C’est marrant parce que les retours des lecteurs sont parfois très éloignés de l’histoire que j’imaginais et c’est très bien comme ça ! Du coup, beaucoup demandent une suite !

Côté méthode de travail je procède toujours de la même manière : écriture d’un pitch, du synopsis et pour le court format, je pose la narration dans un story-board sur papier directement. Une fois satisfait du résultat, je produis directement la ou les planche(s) en numérique.

Est-ce que tu as comme projet de publier un jour ta propre bande-dessinée ? Je dois dire que ce premier strip donne envie d’en voir davantage sur un format plus long !

Clairement oui ! C’est mon objectif absolu pour l’année à venir et je compte bien présenter un projet aux maisons d’éditions. Je travaille actuellement à l’écriture d’un scénario d’anticipation/aventure autour de la question de l’eau. Là encore je n’en dis pas plus mais c’est un projet qui me tient à cœur. Donc Messieurs les éditeurs, si vous êtes intéressés et souhaitez en savoir plus, n’hésitez pas à me contacter !

VAF - Aquarelle Encrage, aquarelle, illustration digitale… Tu utilises pas mal de techniques différentes, est-ce que c’est devenu une norme selon toi ? Il est devenu nécessaire aujourd’hui pour un graphiste de maîtriser tout un panel de techniques de créations artistiques ? Est-ce que le digital et les tablettes graphiques ont révolutionné ta manière de travailler ?

Hum, je pense que le numérique est devenu la norme. L’éventail des techniques qu’elles soient traditionnelles ou numériques permet surtout d’être à l’aise en toutes circonstances !

Mais ce qu’on demande surtout à des graphistes aujourd’hui je crois, et ce, quel que soit leur domaine, c’est de produire vite et surtout de savoir s’adapter à des styles très différents pour répondre aux commandes du client ! Pour ma part, je dirai que le digital apporte un confort de travail indéniable. On fait et refait à volonté mais le dessin traditionnel reste indispensable pour retranscrire les premières idées qui sortent de mon cerveau machiavélique !

On l’a vu, tu maîtrises pas mal de styles différents, mais pourrais-tu nous présenter une illustration qui correspond le plus à ta patte graphique, à ton style le plus « spontané » ?

Run !Aïe ! C’est embêtant ce que tu me dis ! Ça voudrait dire que je n’ai pas mon propre style ! Non, plus sérieusement, j’aime beaucoup une illustration que j’ai postée sur mon book dernièrement et qui s’appelle « Run ! » . Le dessin a été assez spontané (10 minutes max.) et elle comporte les ingrédients qui me plaisent à savoir, un graphisme et des couleurs « légères », une bonne dynamique, une situation qui interroge et une petite touche seventies avec une Renault 17 sport !

Je te laisse le mot de la fin, n’hésite pas à faire un point sur tes futurs projets !

Ok alors tout d’abord je me répète mais merci à Watz Up pour cette rencontre inattendue mais vraiment sympa. Ensuite, le Strip « De l’huile dans les rouages » est en lice jusqu’au 31 aout 2013 pour le concours automnal de Short Edition. Donc si cette interview vous a un peu titillé, je ne peux que vous inviter à découvrir l’histoire et à voter si vous l’appréciez !

Pour la suite, j’ai quelques projets qui démarrent avec notamment la participation à un film de promotion d’un célèbre vin blanc français dans lequel je vais dessiner « en live » et puis peut être une tentative de participation au projet BERMUDA, un célèbre projet lyonnais de la très bonne librairie « Expérience » qui édite une fois par an un recueil de BD au format court contenant en général une quarantaine d’auteurs, mais rien n’est fait !

Voilà pour les projets, il ne me reste plus qu’à souhaiter une longue vie à Watz Up et à encourager les lecteurs à aller farfouiller les rayons de leur libraire BD pour dénicher une bonne petite BD !

A++

Tu as aimé l'article ? Rejoins-nous sur Facebook et Twitter !

Laissez un commentaire »