Critique : Pour une femme

Loïc 11 juillet 2013 0
Critique : Pour une femme

Réalisateur: Diane Kurys
Acteurs: Mélanie Thierry, Benoît Magimel, Nicolas Duvauchelle
Genre: Drame
Date de sortie française: 3 juillet 2013
Pays de production: France
Durée: 1h50
Classification: Tout public

Diane Kurys, avec Pour une femme, tente d’expliquer ou d’exorciser ses propres secrets familiaux.

Synopsis : A la mort de sa mère, Anne fait une découverte qui la bouleverse : une photo ancienne va semer le doute sur ses origines et lui faire découvrir l’existence d’un oncle mystérieux que ses parents ont accueilli après la guerre. En levant le voile sur un secret de famille, la jeune femme va comprendre que sa mère a connu un grand amour, aussi fulgurant qu’éphémère…

Affiche du film "Pour une Femme"5 ans après le téléfilm remarqué Sagan avec Sylvie Testud, Diane Kurys revient au cinéma avec de nouveau une chronique familiale inspirée de sa propre histoire. Après avoir découvert une photo de ses parents et son oncle juste après la guerre et avoir appris leur dispute depuis cette époque, elle va, par le biais du cinéma, tenter de trouver une explication romancée à son secret de famille.

Ce n’est pas la première fois que Kurys parle de son histoire. Elle abordait son adolescence dans Diabolo Menthe, son enfance dans Coup de Foudre et sa mère, déjà, dans la Baule-les-Pins (on retrouve le peignoir rouge à pois blancs que portait Isabelle Huppert, sur le corps de Mélanie Thierry).

Ana, alter ego de Diane Kurys, jouée par Sylvie Testud, trouve dans les années 80, une photo ancienne qui va lui faire découvrir un oncle mystérieux que ses parents ont recueilli après la guerre. Au moyen de flash-backs, nous découvrons l’histoire de Michel qui s’est marié à Lena pour lui sauver la vie. Reconnaissante, elle reste vivre avec lui et tombe enceinte. Alors que Michel est actif au sein des cellules communistes, Jean, son frère revient d’entre les morts. Une tension amoureuse va réunir le frère et la belle soeur. Pourtant, Jean est recherché par la police et cache une activité secrète qui pourrait le voir disparaître du jour au lendemain : il traque les anciens nazis.

Redoutant la simple historiette amoureuse, nous avons été agréablement surpris de voir le film aborder les questions parfois douloureuses de la reconstruction des individus après la Seconde Guerre mondiale, qui n’a épargné personne. Que se soit l’envie de Michel de construire une famille tout en militant pour le communisme, que se soit la soif de vengeance de Jean, déçu de ce qu’il a vécu en Russie et rescapé des camps et qui est devenu chasseur de nazis.

L’autre force de ce film est de s’appuyer sur l’interprétation passionnée de ses comédiens. On retrouve toute une pléiade d’acteurs et actrices français connus comme Benoît Magimel (impeccable mais se trahit par sa voix quand il interprète son personnage vieilli), Nicolas Duvauchelle (qui aurait engagé un coach pour approcher le parlé de l’époque), Mélanie Thierry (tout en grâce), Sylvie Testud (alter ego de la réalisatrice), Julie Ferrier (bien plus sobre que dans La Fleur de l’âge) ou encore Denis Podalydès, à l’aise dans le costume du chef de cellule trop sérieux pour sa femme.

Malgré tout, Pour une femme, ne marquera pas durablement les esprits. Tout est trop lisse, trop propre, la reconstitution impeccable enlève l’âme du film et fait qu’à peine nous avons quitté la salle, le souvenir de cette jolie histoire s’envole.

Bande-annonce du film « Pour une femme »

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