Critique : Last Days of Summer (avec Kate Winslet)

Antoine 1 mai 2014 0
Critique : Last Days of Summer (avec Kate Winslet)

Réalisateur : Jason Reitman
Acteurs : Kate Winslet, Josh Brolin, Gattlin Griffith, Clark Gregg, Tobey Maguire
Genre : méli-mélo
Date de sortie française : 30 avril 2014
Nationalité : USA
Durée : 1h51
Classification : tout public

Jason Reitman sublime Kate Winslet dans un mélo un peu trop prévisible mais séduisant.

LAST-DAYS-OF-SUMMERUne tarte aux pêches. C’est sur cette image culinaire que repose une partie du charme de Last Days of Summer. En effet, c’est cet élément qui confirme la romance naissante entre Adele (Kate Winslet) et Frank (Josh Brolin), dans un moment sensuel où leurs mains s’entrelacent avec les morceaux de fruits. Certes, cette préparation sent plus la guimauve industrielle que le gâteau artisanal, mais force est de constater que l’idée fonctionne. En fait, l’intégralité du nouveau film de Jason Reitman (Juno, In the air) peut être comparée à une pâtisserie. A force, on en connaît le goût, mais nos papilles gustatives ne peuvent s’empêcher de jubiler à la dégustation de cette douceur sucrée, prenant ici la forme d’une énième romance impossible, entre un évadé de prison et une mère de famille divorcée et agoraphobe qui le cache chez elle.

« Attendez la crème ! »

Il a vraiment tout pour plaire ce Frank !

Il a vraiment tout pour plaire ce Frank !

Cependant, Last Days of Summer n’est pas, comme il peut le laisser penser, une illustration du syndrome de Stockholm. Au bout de seulement quelques minutes, Frank perd son regard de taulard mal-avenant pour se montrer doux comme un agneau. C’est là que la pâtisserie abuse un peu du sucre, tant le personnage semble irréel, presque fantasmatique. Il sait tout réparer, il cuisine comme un dieu et fait preuve d’une sensualité presque palpable pour le spectateur. Il y aurait presque de quoi faire fuir les diabétiques du mélo avant que Reitman ne retrouve (quelque peu) l’aspect piquant de son excellent Thank you for smoking. En rajoutant à son mélange des zestes d’orange amère, la passion de ses personnages en devient d’autant plus touchante et inaccessible que le temps semble leur filer entre les doigts, jusqu’à la dernière partie du film, qui, mine de rien, fait bien monter la pression.

« Comme je l’ai dit, il n’est pas si mauvais. »

L'histoire de ces deux amants maudits est tout de même très touchante.

L’histoire de ces deux amants maudits est tout de même très touchante.

Là est la beauté de Last Days of Summer, qui contraste l’avancée inéluctable des jours avec la dilatation du temps entre les murs de la maison d’Adele. La mise en scène joue de cet effet de style, débutant par un générique à base de travellings en voiture, avant de ralentir ses mouvements de caméra pour chercher des poses quasi-photographiques, et capter le jeu magnifiquement subtil de son casting (Kate Winslet en tête). Mais au-delà de la lumière jaune sépia aussi douce que du miel, la présence d’Henry (Gattlin Griffith) accentue également la nostalgie d’une période impossible à revivre. Ce jeune adolescent est peut-être même l’ingrédient mystère de la tambouille de Reitman, qui insuffle ainsi à son film une dimension œdipienne qui lui donne un peu plus de consistance. Last Days of Summer se rapproche donc de sa tarte aux pêches en cherchant un moyen de stopper l’hémorragie du sablier, d’utiliser ses fruits trop mûrs avant qu’on ne les jette. Il en conserve de ce fait la saveur : celle d’un plaisir éphémère, qui reste quelques minutes sur le palais, mais trop académique pour que l’on s’en souvienne longtemps.

Jason Reitman offre avec Last Days of Summer un mélo en forme de dessert, servi par de superbes ingrédients, bien que la cuisine soit un peu trop classique. Promis, j’arrête la métaphore culinaire et je vais manger de la tarte aux pêches !

Bande-annonce : Last Days of Summer

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