Critique : La Vie rêvée de Walter Mitty

Antoine 4 janvier 2014 3
Critique : La Vie rêvée de Walter Mitty

Réalisateur : Ben Stiller
Acteurs : Ben Stiller, Kristen Wiig, Adam Scott, Sean Penn
Genre : Bouffée d’air frais
Date de sortie française : 1er janvier 2014
Nationalité : USA
Durée : 1h54
Classification : tout public

2014 démarre très fort avec le retour de Ben Stiller qui nous offre une comédie philosophique de toute beauté.

la vie revee de walter mitty afficheWalter Mitty (Ben Stiller) vit dans la monotonie alors qu’il travaille dans le service des négatifs du magazine Life. Son petit monde ne s’ouvre que lors de rêves éveillés où il s’imagine héroïque et aventurier. Malheureusement, il s’étrique encore plus quand la parution de Life doit s’arrêter et donc publier un ultime numéro. La couverture est proposée par le grand photographe Sean O’Connell (Sean Penn) dont Walter n’arrive pas à retrouver le photogramme 25, censé être la quintessence de son art. On pouvait s’étonner que Ben Stiller s’attaque à un sujet autant ancrée dans l’actualité, mais la maturité atteinte par le réalisateur-acteur (disons un réacteur !) surprend dès les premières minutes. Avec la froideur de ses décors, il créé une atmosphère quasiment monochrome où le malaise de son personnage se contraste avec les situations grotesques et hilarantes dans lesquels il s’invente des histoires. La Vie rêvée de Walter Mitty s’annonce alors un bien beau moment de comédie où Ben Stiller mêle avec brio les dialogues savoureux, les références bien choisies et la captation du corps dans des séquences qui rappellent le meilleur du burlesque américain.

Inception et cartes postales.

"I am Walter... Mitty."

« I am Walter… Mitty. »

Mais le film prend un autre tournant au moment où Walter décide de partir à la recherche du photographe voyageur pour comprendre où est passé le cliché. L’homme timide se retrouve pris dans une épopée qui le dépasse et c’est justement la force du long-métrage. L’écriture fine du personnage et l’interprétation de Ben Stiller en font une figure complète et universelle, auquel on peut très facilement s’identifier. La symétrie et l’étouffement qu’il fait ressortir de la ville de New-York grâce à ses cadres inspirés sont mis en opposition par sa découverte tour à tour du Groenland, de l’Islande et de l’Afghanistan. Les plans d’ensemble et les travellings donnent une véritable bouffée d’air frais qui permettent à cet esclave de la société d’être libéré par la Nature. Le propos pourrait paraître naïf mais Stiller n’a pas d’autre prétention que d’être sincère. C’est cette sincérité qui fait de La Vie rêvée… un grand film. Loin de la branlette intellectuelle ou d’un rapprochement vain à Terrence Malick, le réalisateur déballe une poésie simple qui prend tout de suite aux tripes.

Les aventuriers du rêve perdu.

Avec Ben Stiller, on s'évade autant en skateboard que devant un film.

Avec Ben Stiller, on s’évade autant en skateboard que devant un film.

Rarement un cinéaste n’aura traiter de manière aussi frontale (tout en restant subtil) la question du bonheur et de la réalisation de ses rêves. Cette appel lancé au spectateur gagne en puissance par le brouillage entre la réalité et la fiction. Il suffit d’un mouvement de caméra ou d’une coupure de montage pour que la dure loi de la société prenne le dessus sur l’espoir. Pourtant, dès le générique, les couleurs vives s’immiscent sur les murs blancs métallisés. Les plus cyniques auront certainement déjà arrêté de lire cette critique de peur de vomir face à cette overdose de bons sentiments. Il est vrai que La vie rêvée de Walter Mitty comporte quelques maladresses mais il se rattrape largement par la bonne humeur qu’il dégage sans avoir besoin d’être décérébré. Il parvient en plus de cela à être un film complet, alternant entre la comédie, le drame, l’aventure et même l’action (dans une séquence de poursuite très drôle). La créativité au service du bonheur, tel est le crédo de son réacteur (!) qui a atteint le sommet de son art, en plus de nous faire prendre de bonnes résolutions en ce début d’année.

Ben Stiller est en pleine forme et peut se targuer d’avoir signé l’une des plus grandes réjouissances cinématographiques du moment. Beau et poétique sans être prise de tête, La Vie rêvée de Walter Mitty libère une force émotionnelle rare pour une comédie du genre. Moi je vous laisse, je pars voyager !

Bande-annonce de La Vie rêvée de Walter Mitty

 

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3 Commentaires »

  1. Audrey 5 janvier 2014 at 12 h 03 min - Reply

    Ahah, aller c’est bon je vais le voir, tu as achevé de me convaincre!

  2. Antoine
    Antoine 5 janvier 2014 at 12 h 24 min - Reply

    Ah, content que ça te fasse envie ! J’attends ton avis.

  3. Julien
    Julien 12 janvier 2014 at 1 h 32 min - Reply

    J’y suis allé cette après-midi et je suis entièrement d’accord avec ta critique. C’est un film plein de poésie, drôle et par moment touchant. Et ça en plus d’être extrêmement bien réalisé. Une bonne surprise pour moi qui détestais Ben Stiller auparavant.

    On a tous quelque chose en nous de Walter Mitty !

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