Critique : Hunger Games : L’embrasement

Antoine 1 décembre 2013 0
Critique : Hunger Games : L’embrasement
  • Note d'Antoine
  • Note de Julien

Réalisateur : Francis Lawrence
Acteurs : Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworth, Elizabeth Banks, Sam Claflin, Woody Harrelson…
Genre : Toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus fort !
Date de sortie française : 27 novembre 2013
Nationalité : USA
Durée : 2h26
Classification : Avertissement

La suite tant attendue des mésaventures de Katniss Everdeen arrive enfin sur nos écrans. Alors, divertissement à la critique pertinente ou pétard mouillé ?

Pour : Antoine

HUNGER+GAMES+L'EMBRASEMENTÉnorme succès littéraire, la saga Hunger Games de Suzanne Collins se devait d’avoir à l’image de ses aînés Harry Potter et Twilight une adaptation pour le grand écran. Si l’univers et certaines idées étaient intelligemment posées par Gary Ross, le premier film laissait tout de même un sentiment d’hypocrisie. Blockbuster pour adolescent oblige, le cinéaste usait d’une caméra épileptique exaspérante et d’une intrigue parfois plus lisse que dans le roman pour décrire un jeu de télé-réalité horrible où des jeunes venant des douze districts du dystopique Panem étaient contraints de se foutre sur la gueule. Le divertissement surpassait la critique sociétal pourtant offerte sur un plateau d’argent et la violence, de par sa censure, en était banalisée. Avec plus de moyens et un succès déjà retentissant dans le monde entier, on pouvait craindre que ce sequel ne suive la même voie. Cependant, le réalisateur Francis Lawrence (Je suis une légende) est plus malin qu’il n’en a l’air…

Katniss va encore bien morfler.

« Quoi ?! Encore deux films à faire ?! »

Contrainte avec Peeta (Josh Hutcherson) -l’autre survivant des Jeux- de faire la Tournée de la victoire au sein des districts, Katniss Everdeen découvre qu’elle est devenue un espoir pour le peuple qui pourrait bien amener une révolution contre le tout-puissant Capitole. Si cette Marianne bien trop jeune tente de calmer les ardeurs des opprimés afin de protéger sa famille, elle assiste impuissante à une situation qui la dépasse. On pourra chipoter sur certains passages du livre un peu trop speedés (notamment les cauchemars de Katniss) mais Francis Lawrence surprend dans sa volonté d’exposer ses personnages et de beaucoup plus expliciter sa satire sociale et politique (très inspirée de la civilisation romaine). Ainsi, on découvre stupéfait les manipulations des médias dans un système totalitaire, particulièrement lors des émissions idiotes de Caesar Flickerman (Stanley Tucci) qui ne se rend pas compte que ses invités transformés en icônes people vont risquer leur vie. La mise en scène prend alors son temps et arrête de trembler (à l’inverse du premier) pour traquer les secrets dissimulés derrière le déni et les mensonges des écrans aseptisés, regardés avec perversité par le président Snow (Donald Sutherland, génial) et Plutarch Heavensbee (Phillip Seymour Hoffman, petit nouveau bienvenu).

L'interprétation par le vêtement.

L’interprétation par le vêtement.

Néanmoins, Hunger Games : L’embrasement demeure un blockbuster pour adolescents, et se doit donc de livrer son lot d’action. Afin de détruire l’image de Katniss, le gouvernement organise les Jeux de l’Expiation qui réunissent des vainqueurs des précédentes éditions. Les fans pourront d’abord se réjouir de la galerie de personnages fidèles et réussis (Finnick en tête, incarné par Sam Claflin), mais c’est surtout en évitant une certaine répétitivité avec le premier épisode que le film contente. Le stress ne quitte plus le spectateur (bien qu’il puisse déjà connaître les évènements) et nous donnerait presque envie de passer outre les quelques dialogues bâclés et les deux trois facilités d’écriture. La véritable force de ce nouvel opus réside justement dans cette volonté aussi rebelle que son personnage principal de s’affranchir des codes du blockbuster juvénile. Le triangle amoureux moins forcé qu’à l’accoutumé évite de prendre une trop grande part dans le scénario, car le but du long-métrage n’est pas de permettre l’identification du spectateur (contrairement à l’amourette pseudo-idéale proposée par Twilight) mais de le choquer, que ce soit par l’atrocité des pièges de l’arène (on retiendra surtout le brouillard à pustules et les geais moqueurs reproduisant les cris des êtres chers des participants) ou des exécutions publiques.

Dans ta face Hollywood !

Dans ta face Hollywood !

Le message obligé dans ce genre de productions sur l’adolescence prend alors aussi du sens. Contraints de tenir leur rôle d’amants maudits, Katniss et Peeta deviennent des instruments d’interprétation, notamment à travers leurs costumes (très bien pensés au passage). Ces jeunes n’ont plus le temps de se découvrir, de se forger une identité que la société leur ordonne déjà de porter une étiquette. Lors d’une scène poignante, le styliste Cinna (Lenny Kravitz) est tabassé puis emmené par des gardes sous les yeux de l’héroïne, car son métier est devenu un danger pour le Capitole. C’est pendant ce genre de séquences que Hunger Games 2 dépasse le simple statut de film de transition avant la révolte que nous promet le troisième livre. La saga entre définitivement dans la maturité et dans la désillusion, perçues justement par le regard de Jennifer Lawrence qui crève encore une fois l’écran, et que le cinéaste magnifie à chaque plan. Il lui manque encore quelques éléments pour devenir l’anti-blockbuster qu’il voudrait être, mais il est bien rare qu’Hollywood autorise une œuvre traitant de manière aussi frontale des fourberies du capitalisme. Et puis, comme l’annonce le titre, nous n’en sommes qu’à l’embrasement…

Contre : Julien

Un peu surfait, vous ne trouvez pas ?

Un peu surfait, vous ne trouvez pas ?

C’était l’un des films les plus attendus de cette fin d’année, en témoigne le 6ème meilleur démarrage de tous les temps au box-office américain. Le second volet de la saga Hunger Games (adaptée des romans de Suzanne Collins) a donc débarqué mercredi dernier sur nos écrans, avec son lot d’attente, mais également de craintes !

L’introduction est astucieuse et permet de se remémorer rapidement les évènements passés. Malheureusement le début est franchement poussif, sans une once d’émotion tant les ficelles sont grosses et l’intrigue piétine.
Arrivent enfin les fameux Hunger Games (on n’est pas loin des 40 minutes de film tout de même) qui arrivent d’on ne sait où… Le schéma est exactement le même : entraînement, recherche d’alliés. Bref, rien n’est fait pour nous surprendre.

"Tu veux un sucre ?"

« Tu veux un sucre ? »

Une fois dans l’arène, on sent une nette amélioration par rapport au premier volet. Le changement de réalisateur (Francis Lawrence a repris les rênes et les gardera jusqu’au terme de la saga) a fait du bien et des enseignements ont été tirés du premier film. A commencer par une caméra beaucoup plus stable, une violence un peu plus présente, un ensemble plus profond et abouti. Mais ce n’est pas pour autant qu’on échappe aux clichés manichéens et aux scènes cul-cul !
Mais si au niveau technique, du jeu des acteurs et des effets spéciaux tout est impeccable, on ne peut pas en dire autant au niveau scénaristique. Le problème majeur du film, c’est qu’une fois arrivé à la fin (accompagnée de son traditionnel et frustrant cliffhanger), l’intrigue n’a pas avancé d’un poil. Le titre annonçait un Embrasement, je n’y ai vu qu’un pétard mouillé. Après un premier film « d’introduction » et un second « de transition », on est en droit de se demander quand va réellement commencer la saga.
Cependant il est clair que le film est très tourné pour un public jeune/adolescent, qui y trouvera probablement son compte il n’en sera pas forcément de même pour les amoureux de cinéma. Mais ceux-ci peuvent toujours se tourner vers Battle Royale !

S’il est clair que ce nouveau volet de la saga Hunger Games reste un divertissement pour ados, il faut admettre que cet Embrasement accentue beaucoup plus sa fable politique pour éviter les écueils habituels de ce genre de long-métrages. Certains y verront une avancée assez rare dans le monde du blockbuster, d’autres y verront une suite répétitive faite pour amasser du fric, qui aura au moins le mérite de corriger certains défauts du précédent film. Mais s’il y a bien un élément qui va mettre tout le monde d’accord, c’est bien la prestation magistrale de Jennifer Lawrence, qui porte ce second épisode sur ses épaules.

Bande-annonce de Hunger Games : L’embrasement

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