CRITIQUE : DETECTIVE DEE 2 : LA LEGENDE DU DRAGON DES MERS (TSUI HARK)

Vince 14 août 2014 0
CRITIQUE : DETECTIVE DEE 2 : LA LEGENDE DU DRAGON DES MERS (TSUI HARK)

Réalisateur : Tsui Hark
Acteurs : Mark Chao, William Feng, Carina Lau…
Genre : Action
Date de sortie française : 06 août 2014
Pays de production : Hong-Kong
Durée : 2h14
Classification : Tout public

Synopsis : L’Impératrice Wu règne sur la dynastie Tang aux côtés de l’empereur Gaozong. Elle envoie sa flotte vers l’empire Baekje afin de soutenir cet allié de longue date, envahi par le belliqueux empire Buyeo. Mais, juste après leur départ, les navires sont attaqués par une mystérieuse et gigantesque créature surgie du fond des mers. Les habitants de Luoyang, la capitale orientale, pensent qu’il s’agit d’un dragon des mers. Afin d’apaiser ce dernier, la courtisane Yin, « la plus belle fleur de Luoyang », est choisie pour être enfermée dans le Temple du Dragon des Mers ; en fait une punition qui lui est infligée pour avoir refusé les avances de riches notables. L’impératrice Wu, qui n’a guère de temps à accorder à ces superstitions, ordonne à Yuchi Zhenjin, le Commissaire en chef du Temple suprême d’enquêter sur l’acte de sabotage dont la flotte a été victime. Elle suspecte en fait les sympathisants de l’empire Buyeo d’être à l’origine du complot. Par chance, Dee Renjie arrive à Luoyang le même jour pour prendre ses fonctions de magistrat au Temple suprême. Son poste englobe les fonctions de détective, juge et bourreau. Dans la rue, Dee et Yuchi assistent à la procession menant la courtisane Yin jusqu’au Temple du Dragon des mers. Tous deux sont époustouflés par sa beauté. Sur le chemin du Temple suprême, Dee aperçoit un groupe d’étrangers sortir d’une maison de thé, s’envelopper dans des vêtements de moines taoïstes, et se diriger vers un canal menant au temple… Ce n’est que le début des péripéties qui amèneront le Détective Dee à résoudre l’énigme de la Légende du Dragon des Mers…

Après un premier opus à l’accueil mitigé, l’infatigable Tsui Hark est de retour au cinéma avec ce qui constitue probablement le blockbuster le plus fou que vous verrez cet été (cette année ?) sur grand écran. Un nouveau film majestueux d’un cinéaste qui n’a rien perdu de sa maestria légendaire.

L’année du dragon

Detective-Dee-II-La-legende-du-dragon-des-mers_portrait_w858

L’intrigue se situe quelques années avant le premier opus et relate la première aventure du tout jeune Dee Renjie (Young Detective Dee en anglais) sous les ordres de l’impératrice Wu. Tsui Hark emmène alors son Sherlock Holmes dans un récit fort de mille rebondissements, alliant avec une maîtrise folle les genres et les tons. Du Wu Xia Pian au film de monstres en passant par le thriller politique et la romance, ce prequel sidère par son rythme effréné. Le film se divise en deux intrigues distinctes : d’une part, l’énigme d’un terrible dragon des mers ayant décimé la flotte impériale, et de l’autre, l’arrivée d’une étrange créature aquatique à la forme humanoïde. L’apparition de ce second dragon des mers va entraîner Dee et le spectateur dans une enquête passionnante à la narration incroyable de fluidité. Les climax plus fous les uns que les autres s’enchaînent à une vitesse folle dans une aventure sans temps morts qui n’oublie pas de développer ses personnages. En effet, Tsui Hark ne délaisse pas l’émotion au profit d’un déferlement de scènes d’action, la romance  tout droit sortie de La Belle et la Bête entre la courtisane Yin et Yuan Zhen (poète transformé en monstre dont le design rappelle celui de L’Étrange créature du Lac Noir) est à elle seule plus touchante que tous ces tristes blockbusters estivaux réunis. Celui que l’on surnomme le « Spielberg asiatique » déploie tout le génie de son cinéma et se permet les pires folies.

le maître est de retour

detective-dee-2-di-renjie-shen-du-long-wang-06-08-2014-3-g (1)Absolument somptueux visuellement, ce second opus déballe les idées de mise en scène dingues à la seconde. L’utilisation spectaculaire de la 3D donne lieu à des expérimentations visuelles d’une virtuosité inouïe, notamment dans un ultime climax tout simplement époustouflant de beauté. Et si l’on risque par moments l’overdose d’effets de style, le cinéaste hong-kongais fait preuve d’une générosité qui force le respect. À la fois ludique et virevoltante, la 3D permet aussi de développer intelligemment le personnage de Dee, s’appliquant aux incroyables facultés de son héros (sa capacité à lire sur les lèvres et ses déductions). Par des chorégraphies sublimes et une mise en scène flamboyante, Tsui nous balance en pleine gueule des moments de bravoure démesurés (notamment un combat au dessus d’un précipice proprement jubilatoire). Vous l’aurez compris, cette nouvelle folie du génial Tsui Hark s’impose de loin comme le blockbuster le plus fun et le plus énergique de cet été. Plusieurs visionnages ne suffiraient pas à saisir toutes les inépuisables richesses d’un film totalement décomplexé, imprévisible et constamment ingénieux.

D’une beauté visuelle et d’une générosité rares, ce Détective Dee 2 : La légende du Dragon des mers est bel et bien le film dynamique edantesque que l’on attendait. En ces temps de guerre de superproductions hollywoodiennes, cette dernière pépite venue de Hong-Kong s’impose comme une véritable bouffée d’air frais surexcitante. Le spectacle est total.

Bande-annonce de Détective Dee 2 : La légende du dragon des mers

Tu as aimé l'article ? Rejoins-nous sur Facebook et Twitter !

Laissez un commentaire »