Test : Batman Arkham Origins

Antoine 19 novembre 2013 0
Test : Batman Arkham Origins
  • Graphismes
  • Jouabilité
  • Bande-son
  • Durée de vie
  • Scénario

Éditeur : Warner Bros Games
Développeur : Warner Bros. Games Montréal
Support : PC, XBOX 360, PS3
Type : The Dark Knight Rises (again !)
Date de sortie française : 25 octobre 2013
Classification : déconseillé aux moins de 16 ans
Prix : 50 € (PC), 70€ (XBOX 360, PS3)

Après deux chefs-d’œuvre du jeu vidéo, le Chevalier Noir revient pour son prequel.

batman-arkham-origins-playstation-3-ps3-cover-avant-g-1369058247Désormais référence du jeu d’action-aventure,la saga Batman Arkham avait bien surpris son monde en 2009 avec Batman Arkham Asylum. De par sa vision quelque peu glauque de l’univers de l’Homme chauve-souris, le titre de Rocksteady impressionnait par sa technique irréprochable et son gameplay nerveux (tout particulièrement lors des combats). Deux ans plus tard, le studio terminait de nous mettre une raclée avec Batman Arkham City, offrant cette fois-ci tout un quartier réhabilité de la célèbre ville de Gotham pour faire évoluer le Chevalier Noir mais également un scénario plus solide magnifié par une mise en scène digne d’Hollywood. On pouvait alors s’inquiéter à l’idée que l’équipe de Warner Bros. Montréal prenne la place de Rocksteady pour développer Batman Arkham Origins, le nouveau volet de la saga…

« You complete me ! » (The Joker)

Souris à tes nouveaux amis !

Souris à tes nouveaux amis !

Que les fans se rassurent, les développeurs ont respecté leur matériau et on peut même constater que le premier bon point du jeu réside dans son scénario. Après la fin particulièrement osée d’Arkham City, il semblait impossible d’écrire une suite digne de ce nom et Warner Bros. a alors choisi la carte à la mode : le prequel. Se déroulant cinq ans avant le premier épisode, Arkham Origins présente un Batman plus jeune et moins mature, mué par un instinct de justice dans un Gotham City plus corrompu que jamais. Considéré pour beaucoup comme une légende urbaine, il doit apprendre à gagner la confiance de la police (et surtout du commissaire Gordon) alors que Black Mask, de son côté, offre une prime au premier des huit grands criminels de la ville capable de tuer le super-héros. On sent bien entendu la facilité scénaristique mais WB est loin de prendre son public pour des idiots. Conscient de l’impact de leur univers qui fait preuve encore une fois d’une merveille de level-design (sans oublier les nombreuses références aux comics disséminées un peu partout), les développeurs ont axé leur propos sur la place d’un justicier dans la société. Plus encore que les autres volets, Arkham Origins s’inspire de la trilogie Dark Knight de Christopher Nolan et de sa réflexion, remettant en cause l’existence de Batman à travers les tirades des bad guys ou les conseils avisés d’Alfred. Le joueur doute alors finalement de la raison pour laquelle il joue, sentiment rare et intéressant pour un gros blockbuster vidéoludique.

« You don’t owe these people anymore, you’ve given them everything. » (Selina Kyle)

Les gants électriques apportent un coup de jus aux combats !

Les gants électriques apportent un coup de jus aux combats !

Néanmoins, le titre souffre de la comparaison avec ses aînés, lui conférant moins le statut d’œuvre d’art que celui de produit de consommation. Si quelques ajouts mineurs comme le voyage rapide en Batwing ou encore l’analyseur d’indices reconfiguré se révèlent agréables, le jeu n’offre que peu de nouveautés de gameplay, ressemblant plus à une mise à jour d’Arkham City. Certes, le studio possédait déjà des bases quasi-parfaites mais on regrette tout de même le manque de prise de risque, d’autant plus qu’il n’a pas empêché l’apparition de bugs à la sortie du titre (et particulièrement sur les version PC). Bien entendu, la prise en main en devient intuitive (même pour ceux n’ayant pas jouer aux précédents jeux) et Batman est plus que jamais d’une rapidité à toute épreuve. On apprécie que les phases en vol aient été légèrement remaniées, permettant de passer plus facilement du grappin à la cape planante. Côté combat, on se délecte toujours autant d’alterner les frappes et les contres au milieu d’une dizaine d’ennemis pour conclure sur de magnifiques combos. Les phases d’infiltration, quant à elles, accentuent un peu plus le rôle de « détective » du Chevalier Noir, dont les enquêtes paraissent moins grossières que par le passé en proposant des indices plus subtils.

« I am Gotham’s reckoning. » (Bane)

Deathstroke a tellement la classe qu'on peut l'incarner en mode Défi.

Deathstroke a tellement la classe qu’on peut l’incarner en mode Défi.

Notre héros adoré aura d’ailleurs du pain sur la planche au vu des nombreux ennemis qu’il va rencontrer. Là encore, les développeurs ont su les mêler correctement à l’intrigue même si l’on regrette que certains boss ne soient pas aussi mémorables que ceux d’Arkham City, à l’instar du pourtant si charismatique Deathstroke. Heureusement, quelques passages d’anthologie comme le combat avec Firefly viennent rehausser le niveau. Arkham Origins est d’ailleurs l’occasion de (re)découvrir quelques grands méchants de l’univers de Bob Kane, à l’image de la sulfureuse Copperhead (qui est à la base un homme) ou encore le jeune Anarky. Sublimées par une mise en scène grandiose promettant quelques moments de contemplation ne serait-ce qu’avec la qualité de la texture de la neige, les cinématiques viennent alors appuyer ces monstres de foire, dont le roi demeure évidemment Le Joker. Ce dernier livre ainsi à travers ce volet la genèse de sa rencontre avec Batman, l’occasion de parcourir un niveau onirique dont seule la saga a le secret.

« Watch the world burn » (Alfred)

Le mode multijoueur offre encore moins de repos au super-héros...

Le mode multijoueur offre encore moins de repos au super-héros…

Aussi bien pensé pour les fans hardcores de l’univers de Batman que pour les néophytes, Arkham Origins propose ainsi une durée de vie tout à fait honorable. Comptez entre treize et quinze heures pour finir l’histoire et au moins le double pour compléter les nombreuses quêtes annexes. Blockbuster oblige, le titre suit la mode du moment, et en ce qui concerne les TPS d’action-aventure, elle concerne le multijoueur. Après Uncharted 3 ou encore Tomb Raider, c’est au tour de Batman de rallonger son intérêt de manière un peu artificielle. Néanmoins, le studio Splash Damage (créateur de Brink) combine plutôt ingénieusement les conventions du genre. Incarnant des soldats de Bane ou du Joker, il est question de match à mort classique agrémenté de contrôle de points stratégiques. Mais en plus de ces deux camps, Batman et Robin se joignent à la partie, devant neutraliser leurs ennemis pour remplir une barre d’intimidation. On pourra reprocher le manque de contenu concernant les maps et les modes de jeu ou encore la lenteur des sbires qui ferait passer Bane pour Speedy Gonzales, mais l’intention de novation est tout de même à saluer bien bas, en sachant que l’expérience risque de s’étoffer avec les DLC à venir. Livrant son lot de petites surprises (quelques gadgets et la possibilité d’incarner l’un des deux bad guys précédemment cités), ce multijoueur est finalement à l’image du jeu : confectionné avant tout par assurance commerciale, mais parvenant malgré tout à dépasser ce simple statut.

Confirmant le génie de la licence, Batman Arkham Origins déçoit néanmoins quelque peu à cause de son manque d’originalité (ce qui ne remet pas en cause la qualité du jeu dans son individualité). Un peu moins maîtrisé qu’auparavant, le titre se rattrape cependant par un univers riche, un gameplay efficace, une durée de vie conséquente et un mode multijoueur sympathique. Face aux longues heures d’hiver qui approchent, incarner le Chevalier Noir demeure une valeur sûre.

Bande-annonce de Batman Arkham Origins

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