Review : « Lazaretto » – Jack White

Mathieu 28 juin 2014 0
Review : « Lazaretto » – Jack White

Artiste : Jack White
Genre : Blues Rock / Garage / Country
Label : Third Man Records
Date de sortie : 9 juin 2014
Nombre de titres : 11

Il y a, comme ça, des enfants bénis des Dieux qui reviennent apporter leur message parmi les hommes. Certains l’appellent des messies, d’autres des prophètes. Il y a quelques siècles, dans un Occident chrétien croyant et pratiquant, Jack White aurait encore pu être un de ceux-là. Pourtant, l’ex-futur-prêtre de Détroit, exilé dans le berceau de la country music (et de Miley Cyrus également, malheureusement) n’est aujourd’hui qu’un « simple » musicien, traduisant son génie à travers de nombreuses formations, ou parfois de façon solitaire, comme c’est le cas avec Lazaretto, dernière manifestation physique du corbeau à la patte d’or.

Jack White et son Black Jack musical

Certains ne le connaissent que par une très (trop ?) célèbre suite de 5 notes, qui rythme assez injustement les stades et fêtes d’une plèbe ignorante. Seven Nation Army, c’est lui. The White Stripes, c’est lui aussi, et un petit peu son ex-femme, dont John Anthony Gillis a pris curieusement le nom pour devenir Jack White.

pochette blunderbuss jack white

Blunderbuss, une première réussite en solo pour le Jack

Jack White, c’est 6 albums avec les White Stripes, mais aussi 2 albums avec le supergroupe de rock un tantinet « Cheesy » The Raconteurs, ainsi que deux autres disques avec « l’hypergroupe » The Dead Weather. Peut-être lassé de ses partenariats à succès avec d’autres zikos, le sieur Jack décida de se lancer en solo en 2012 avec Blunderbuss, son premier album solo.

A priori, l’expérience lui plu : le benjamin Lazaretto voit le jour en 2014 pour continuer la carrière en solitaire du corbeau du rock, bien que ses projets avec The Dead Weather semblent également au beau jour.

Quelques titres avaient déjà filtré avant le 9 juin, dont l’instrumental High Ball Stepper, et le très dynamique titre ayant donné son nom à l’album : Lazeratto. Deux amuse-bouche qui ne purent que donner très très faim aux amateurs du rock spécifique délivré par Jack White et sa célèbre guitare unique au monde.

L’étrange album de Monsieur Jack

C’est donc le 9 juin de l’an de grâce 2014 que notre musicien prodige semblant définitivement résolu à ne plus entrer dans les Ordres nous livre son nouveau testament, composé de 11 épitres aux mélomanes.

Et comme nous pouvions nous y attendre, Lazaretto est un véritable medley de musiques auxquelles Jack a pu toucher, de près ou de loin. Si l’album s’ouvre sur un très rock Three Women, le second titre, Lazaretto est une véritable explosion, signant ici un des meilleurs morceaux de l’album éponyme.

jack white et lillie mae risch concert

Jack White sur scène avec Lillie Mae Risch

On retrouvera évidemment des sonorités très accentuées country, à travers Temporary Ground, Just One Drink, Entitlement ou Want and Able. N’en déplaisent à ceux qui se montrent allergiques à ce qu’on peut considérer comme la « musette américaine », mais ce n’est probablement pas sans raison que Jack White a placé ses studios à Nashville, Tennessee. Il sera d’ailleurs soutenu vocalement et au violon par l’inconnue en France Lillie Mae Risch, leader du groupe Jipsy.

Jack s’est d’ailleurs entouré d’excellents musiciens, à commencer par les batteurs Ben Blackwell et Ben Keeler. On aura aussi la surprise de découvrir le nom de Dean Fertita, guitariste Lead des Queens of the Stone Age, et plus récemment guitariste principal de The Dead Weather, sur les crédits de Would you Fight for my Love ? .

Lazaretto, une tour de Babel musicale

sachet réglisse Black Bat Licorice

Une chanson aux goûts sucrés et amers de la réglisse

On s’étonnera même de reconnaître les sonorités très reconnaissables de Calexico dans le très bien dosé I think I found the culprit, morceau qui suit de près ce qui, très subjectivement, consiste peut-être en le meilleur morceau de l’album : That Black Bat Licorice. Ce titre portant le nom d’une célèbre marque de réglisse aux États-Unis compile sonorités rocks, blues et reggae dans un exquis mélange qui se consomme sans faim et sans fin.

Oui vraiment, Jack White commence à lasser comme l’a fait Lance Armstrong pour le Tour de France : il tue la surprise tant on sait qu’il signera à nouveau un album aux mille délices. Mais à quoi se dope-t-il lui ? Aux musicalités multi-horizons ? Aux rencontres artistiques toujours plus fabuleuses ? Aux inspirations divines de son passé pieux ? Ou simplement à son génie à la limite de l’autisme ?

Oui, Jack White est réellement un prodige Rock de notre siècle, et si la qualité du prochain album à venir, qu’il soit réalisé en solo ou avec d’ingénieux comparses, n’est plus à discuter, on garde encore la surprise de savoir où Monsieur Jack White III va nous amener.

Clip de Lazaretto par Jack White (2014)

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