Son nom est Gens, Xavier Gens. C’est l’un des rares réalisateurs français reconnus pour ses films de genres : Frontière(s), The Divide, Cold Skin ont fait sa renommée. Ami avec Gareth « The Raid » Evans, ils ont collaboré ensemble sur l’excellente série Gangs of London. Avant de les retrouver ensemble (Xavier a été réalisateur seconde équipe sur le film Havoc dirigé par Evans) c’est en solo que Gens revient avec Farang. C’est la quatrième fois que nous avons le plaisir d’interviewer Xavier, et c’est toujours aussi passionnant. Juste avant on vous donne notre avis sur Farang…
Synopsis : Sam est un détenu exemplaire. A quelques mois de sa sortie de prison, il prépare assidument sa réinsertion. Lors d’une permission, son passé le rattrape et un accident ne lui laisse qu’un seul choix : la fuite. Cinq ans plus tard, il a refait sa vie en Thaïlande, où il a fondé la famille dont il a toujours rêvé. Mais Narong, le parrain local, l’oblige à plonger à nouveau dans la délinquance. Quand Sam veut tout arrêter, Narong s’attaque à sa famille… Sam va traverser la Thaïlande pour se venger de son bourreau.
Sur une histoire simple mais puissante, Xavier Gens croise le cinéma thaïlandais et coréen dans un film made in France, qui, une fois n’est pas coutume, tient la dragée haute à ses aînés.
UN FILM D’ACTION VISCÉRAL ET PUISSANT
Porté par Nassim Lyes, aussi phénoménal dans les émotions que l’action, Farang est un uppercut en pleine face, techniquement réussi. Les comédiens sont appliqués (du terrifiant Olivier Gourmet à la toute jeune Chananticha Tang Kwa, émouvante à souhait), la photo est superbe, les décors sont magnifiques (on voyage littéralement), les cadres et la mise en scènes sont soignés (vivement le making of), un film pour le grand écran.
Les scènes d’actions sont violentes, à la limite du gore mais ne tombent jamais dans la violence gratuite. Ça monte crescendo jusqu’au final dans un ascenseur qui marquera les esprits, un défaut: on aurait aimé en voir davantage.
Farang est une proposition éclatante, à voir sur grand écran, et qui démontre qu’en France nous avons les talents… Un K.O cinématographique.
Watz-up : Farang c’est le mélange astucieux de Kickboxer qui rencontrerait le meilleur du cinéma coréen. Comment cette aventure est arrivée à toi ?
Xavier Gens : J’ai eu l’envie de faire un cinéma différent. Farang c’est l’aboutissement de plusieurs histoires vraies que j’ai lues dans la presse, à l’instar de celle de Michael Blanc accusé de trafic de drogues en Indonésie en 1999, emprisonné pendant 14 ans, il a toujours affirmé être innocent. On a développé le scénario avec Magali Rossito, Stéphane Cabel et Guillaume Lemans pour arriver au film que tu as vu.
Watz-up : Quelle est la différence entre un tournage francophone et un tournage en Thaïlande avec des équipes locales ?
Xavier Gens : Il n’y a pas énormément de différences. Tu as plus de monde en Thaïlande, ils sont très pros et efficaces, ils ont l’habitude des productions étrangères, on bosse vite, tous les techniciens sont performants, j’ai envie d’y retourner.
Watz-up : Nassim Lyes est incroyable aussi bien dans son acting que dans son jeu physique, c’est un athlète stupéfiant. Il n’a rien à envier aux Scott Adkins et autres Iko Uwais. Comment s’est passé votre collaboration ?
Xavier Gens : Ma collaboration avec Nassim c’est un coup de foudre professionnel et amical. On s’entend parfaitement, il bosse comme un acharné, il me challenge, j’aime ça, ça me permet de me donner à 100%. Il met une ambiance de folie sur le plateau, d’ailleurs on vient de refaire un film ensemble.
Watz-up : Les scènes d’actions sont stupéfiantes, un uppercut dans un film français, comment les as-tu créées ?
Xavier Gens : Les scènes d’actions ont été désignées par Jude Poyer. Il travaille avec des « prévises », c’est un processus de fabrication de séquences en répétitions. On trouve la chorégraphie de la scène, on monte la séquence dans la « prévise », tout est donc préparé en amont, à l’image près.
Il faisait déjà ça sur Gangs of London où on s’est rencontré, on a continué à bosser ensemble sur Havoc. Sans son travail et celui de l’équipe de cascadeurs thaïlandaise nous n’aurions pas pu faire le film.
Watz-up : La suite pour Xavier Gens c’est quoi ?
Xavier Gens : Je viens de terminer Sharks (une histoire de requins dans la Seine) avec Bérénice Bejo et Nassim Lyes qui sortira en juin 2024 sur Netflix.
Watz-up : Merci Xavier, bon courage pour ta post-production et on se dit à bientôt pour Sharks.
Xavier Gens : Merci Michaël et à très bientôt.