Test : The Walking Dead : saison 2 : épisode 3 – In Harm’s Way

Antoine 18 mai 2014 0
Test : The Walking Dead : saison 2 : épisode 3 – In Harm’s Way
  • Graphismes
  • Jouabilité
  • Bande-son
  • Durée de vie
  • Scénario

Éditeur : Telltale Games
Développeur : Telltale Games
Support : PC, MAC, PS3, XBOX 360, PS VITA, IPHONE, IPAD
Type : Huis clos dérangeant
Date de sortie française : 13 mai 2014
Classification : déconseillé aux moins de 18 ans
Prix : 22,99 € (pour le jeu complet)

On avait quitté Clementine et ses amis sous le joug du terrifiant Carver. Comment se présentent donc les nouvelles aventures de cette courageuse héroïne ? Vos deux Watz-Men habituels ont décortiqué pour vous le nouvel épisode de The Walking Dead.

Antoine : La Planète des Singes.

Antoine_avatar_1373376563-96x96L’évolution d’un personnage de fiction peut se résumer en une seule question : comment diverses expériences peuvent-elles influer sur le caractère d’un individu ? C’est en partie la curiosité liée à cette question qui passionne dans le système des séries. Qu’elles soient littéraires, cinématographiques ou vidéoludiques, elles permettent de laisser le temps au public de s’attacher au personnage et à ces émotions. Inutile de le répéter, Telltale Games aime à flirter avec les deux premières formes d’art précédemment citées, afin d’offrir au joueur une écriture de qualité et une mise en scène inspirée. Cette dernière est plus essentielle que jamais dans ce nouvel épisode de The Walking Dead. On se souvient encore de notre dos frissonnant à la fin du dernier volet, alors que Clementine et sa troupe d’amis se retrouvaient aux mains d’un groupe sans pitié, dirigé par le dérangé Carver (génialement doublé par Michael Madsen). Avec In Harm’s Way, on découvre que celui-ci a le contrôle d’un centre commercial (sans doute en hommage au Zombie de Romero), reconverti en abri et en pénitencier. Autrement dit, l’annonce d’une super ambiance !

"Mon air de sociopathe va t'enseigner quelque chose..."

« Mon air de sociopathe va t’enseigner quelque chose… »

Malgré une absence des morts-vivants durant une grande partie de ce chapitre, la réalisation trouve la force de rester terriblement oppressante, grâce à un huis clos parfaitement ressenti. Les lignes de fuite des cadres accentuent souvent l’enfermement des protagonistes, impuissants face à ce sociopathe de Carver. En créant cette pure figure du mal, Telltale enfonce à nouveau le clou sur la monstruosité de l’humain dans un monde en proie à l’enfer. Le pire, c’est qu’au travers de ses actes effroyables, le leader désaxé devient un mentor malsain pour cette pauvre Clementine. D’ailleurs, la principale source de malaise de cet épisode vient de cet horrible enseignement : plus que son corps, ce sont la jeunesse et l’innocence de l’héroïne qui se retrouvent définitivement scellés entre les murs de la forteresse.

Bonnie a des remords, mais vous pourrez choisir ou non de la pardonner.

Bonnie a des remords, mais vous pourrez choisir ou non de la pardonner.

De ce fait, In Harm’s Way donne plus d’importance que jamais aux dialogues pour creuser la psychologie des membres du centre. Le plus passionnant réside dans la façon dont on peut les persuader de quelque chose, et en premier lieu de la cruauté de leur chef. L’aveuglement général est ainsi le meilleur moyen de faire comprendre au joueur que l’action de Carver n’a rien d’exceptionnel. Le bastion devient dès lors une miniature de dystopie et de dictature, permettant au studio californien de décrire de manière quasi-scientifique la bêtise humaine, comme si elle s’affirmait par le contenu d’une éprouvette. Le génie de Telltale Games se confirme quand il entraîne son public au sein de cette tornade d’émotions. En effet, l’emprisonnement dans In Harm’s Way crée une frustration, renforcée par le stress des nombreuses phases d’infiltration à faire au QTE. Mais le refoulement n’a qu’un temps, et l’un des choix décisifs de la fin de l’épisode permet au joueur, comme au personnage, d’exprimer sa haine par la violence. A vous de voir si vous voulez refléter le scepticisme ou l’espoir, mais quelle que soit votre décision, jamais encore un jeu vidéo (pas même un précédent titre de Telltale) n’avait aussi puissamment interrogé sur la monstruosité de son public, et donc, de l’humain en général. Avec ce final, sans nul doute le meilleur de la série depuis la fin de la saison 1, The Walking Dead atteint, à l’instar de Clementine, un point de non-retour en matière de nihilisme.

Benjamin : « L’enfer, c’est les autres » (Jean-Paul Sartre)

Benjamin_avatar-96x96Après un cliffhanger qui augurait le pire à venir pour Clémentine et son groupe de survivants, Telltale annonçait au joueur que ses rapports avec autrui seraient désormais dictés par la méfiance et une certaine hostilité… Ça tombe bien, In Harm’s Way, se concentre essentiellement sur les rapports humains, histoire de montrer que le danger potentiel premier reste bel et bien autrui… Si dans l’univers dépeint par Kirkman, le joueur à acquis d’emblée que la menace zombie est le danger prépondérant dans The Walking Dead, In Harm’s Way, le troisième épisode de cette deuxième saison, se concentre sur les rapports avec le bad-guy supposé de la saison Carver, qui après avoir capturé le groupe de Clem se propose de les enrôler de force dans une communauté semblable à celle de Woodbury dans la saison 3 de la série TV…

Sympa l'ambiance Prison Break !

Sympa l’ambiance Prison Break !

On retiendra essentiellement, ici, la qualité d’écriture du studio, quelques choix bien amenés, un face-à-face avec Carver nous dévoilant son côté le plus obscur, ainsi que la capacité de Telltale à accentuer l’immersion lors de scènes toujours aussi poignantes, dont une qui risque de rester dans les annales de la deuxième saison… On regrettera néanmoins le coté « je-décide-de-tout » un peu trop prononcé de Clémentine dans cet épisode, et une apparition un poil trop anecdotique à mon goût des protagonistes du DLC 400 Days… Quoique Telltale a encore deux cartes à jouer avant de clôturer la saison, ne nous hâtons pas avant de l’avoir vécue dans sa globalité…

Oui, la maxime de Sartre résume parfaitement la teneur de In Harm’s Way et n’a jamais semblé aussi vraie que dans l’univers de The Walking Dead ! Oppressant et dérangeant sont des adjectifs que l’on attribuait déjà à la série, mais ils atteignent ici leur paroxysme en matière de puissance évocatrice.

Bande-annonce : The Walking Dead : saison 2 : épisode 3 : In Harm’s Way

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