Test : PES 2015 (PS4)

Gael 5 décembre 2014 1
Test : PES 2015 (PS4)
  • Visuel
  • Jouabilité
  • Bande-son
  • Durée de vie

Développeur/Éditeur : Konami
Support(s) : PS4 (existe aussi sur Xbox One et sur PS3, Xbox 360 et PC dans des versions moins évoluées)
Type de jeu : ancêtre de PES 2020
Date de sortie en France : 13 novembre 2014
Classification : PEGI 3

Selon les faits auxquelles elles se rattachent, il m’arrive d’apprécier les hypothèses farfelues, comme celle qui voudrait que Konami ait retardé la sortie de PES 2015 pour qu’elle coïncide plus ou moins avec le retour à la compétition d’Olivier Giroud auprès de ses coéquipiers d’Arsenal.  Allez, on la garde.

L’an 1 après PES 2014

De par ma condition de pigiste m’ayant jadis amené à m’exprimer sur la qualité (et les défauts) de plusieurs PES HD, je me sens à devoir me présenter devant vous à genoux. Pour me laisser aller ici et maintenant à une petite prière, certes assez débile dans le fond. Une prière appelant à ce que, lors du probable test du non moins prévisible PES 2016, je n’explique pas qu’en fait, PES 2015 n’était qu’un brouillon, une esquisse de véritable redressement de la série ne méritant pas d’être pratiquée plus d’un an. Je vous dis ça parce que dans ma critique de PES 2014 (on se rappelle qu’il ne s’agit pas d’un acte forcément négatif), tout en ayant émis des réserves sur certains de ses aspects, j’avais déclaré avoir ressenti de bonnes sensations manette en mains et que Konami avait vraisemblablement remis sa série sur de bons rails. Enfin. Et je ne m’attendais pas vraiment à ce qu’après avoir adopté l’édition 2015 et m’être abandonné dans ses menus et quelques rencontres sur tapis vert, je ne me sente plus capable de revenir sur la précédente mouture. Comme si elle m’était devenue inutile. Imaginez un peu si un tel scénario venait à se reproduire l’année prochaine. Désavouer à demi-mot un statut qui semblait pourtant mérité, j’avoue que je m’en passerai bien. Que Dieu m’en préserve.

PES 2015 - menus

Rendons d’ailleurs hommage à PES 2014 qui avait sacrifié son accessibilité au profit d’une refonte risquée mais indispensable de son gameplay. Le jeu hurlait ses efforts à qui voulait bien le lancer, et s’il n’avait pas été enrobé d’une dose non négligeable d’austérité, il aurait probablement mérité davantage qu’une tape d’encouragement dans le dos. Et, preuve de l’importance de son existence, le moteur graphique de PES 2015 lui emprunte beaucoup. Notamment le faciès des joueurs les plus connus des téléspectateurs de Téléfoot, donnant parfois l’impression de copies carbones des originaux. À ce titre, il sera probablement très difficile d’arriver à surpasser le modèle de Zlatan Ibrahimović concocté par Konami, bluffant. Et à l’inverse, on n’en voudra pas aux développeurs de n’avoir consacré que deux minutes maximum à chaque joueur de Ligue 2, laquelle fait d’ailleurs sa première apparition dans la série au même titre que la Liga Adelante (seconde division espagnole), alors que la Bundesliga et quantité de licences pour le championnat anglais brilleront une nouvelle fois par leur absence. Quant au running gag capillaire touchant certains chevelures, il reste présent même si moins marqué qu’auparavant.

Il est également regrettable qu’il ne soit toujours pas possible de modifier la pilosité des joueurs ayant bénéficié d’un soin particulier des développeurs. Bon en fait, je mens légèrement tel un apprenti arracheur de dents; bien sûr qu’on le peut, mais on perd dans le même temps le visage en question qu’il est évidemment impossible à reproduire à l’identique dans le mode édition. Les morphologies des joueurs restent quant à elles des exemples à suivre. Pour rester dans le domaine cosmétique, signalons l’intégration plutôt convaincante de la pluie (avec des joueurs aux tempes ruisselantes) alors que la neige n’a, pour sa part, pas daigné tomber dans cette édition. Et parce qu’il n’y a sans doute pas besoin de s’attarder encore bien longtemps sur l’aspect graphique figé de PES 2015, terminons en évoquant un rendu global plus coloré que chez la concurrence, et par conséquent, peut-être un peu moins réaliste, plus « jeu vidéo ». Mais fort heureusement pour qui aura acheté PES 2015 avec l’espoir d’une retranscription toujours plus fidèle de véritables matches de football, le jeu n’est pas un diaporama et peut donc laisser espérer séduire sur son animation.

Toute ressemblance avec un fait de jeu survenu dans un récent match de l'EDF ne pourra être constatée qu'avec de bons yeux.

Toute ressemblance avec un fait de jeu survenu dans un récent match de l’EDF ne pourra être constatée qu’avec une bonne jugeote.

Si vous êtes habitués aux connexions réseau introduisant les derniers PES/FIFA au point de ne plus les voir, l’arrivée sur l’écran des modes de jeu de PES 2015 vous apparaîtra assez rapide (ceux-ci sont divisés en catégories et la première regroupe les derniers modes sélectionnés par vos soins, ah non mais c’est pas mal). En levant les yeux, vous devriez noter la présence de plusieurs segments vous indiquant notamment votre nombre de GP et de pièces myClub en poche. Il s’agit là de la monnaie virtuelle du jeu que vous amasserez en décrochant diverses distinctions (exécuter une passe manuelle en match, réussir une série d’exercices dans le mode entraînement…) ainsi qu’en se connectant au mode myClub. Puzzles & Dragons et (pour rester dans l’actualité fraîche) Terra Battle sont des titres qui vous parlent ? Si oui, le principe de myClub vous semblera relativement (et étonnamment) similaire. Et même si, dans sa finalité, il se rapproche beaucoup de la Ligue des Masters (bâtir un groupe imbattable), son concept se veut un peu plus aléatoire. Car vous ne recruterez pas directement les joueurs qui constitueront votre équipe. Il faudra pour cela passer par des Agents et des Super Agents (plus coûteux) qui agiront selon vos besoins dans tel ou tel secteur de jeu. La différence entre les deux ? La qualité des footeux repérés. Vous aurez ensuite à composer votre onze titulaire en prenant en compte le profil du manager engagé. Ainsi, les joueurs aux aptitudes se rapprochant de celles demandées par le coach seront plus efficaces sur le terrain, avec également une entente entre coéquipiers à ne pas négliger, pour des performances collectives supposément encore meilleures. Autre nouveauté et pas des moindres, des mises à jour fréquentes des états de forme des joueurs en fonction des évènements de la réalité. Pour le reste du menu, on demeure dans du plus classique. Ça tombe bien, le chantier ne se situait pas (vraiment) là.

AïeSS

C’est encore une fois sur le terrain virtuel que PES doit faire la différence, et cette dernière n’a pas mis longtemps à se révéler à mes yeux. Dans PES 2014, le taux de réussite de mes dribbles était aussi aléatoire que la température du système hydraulique de chez mes parents. La faute à une édition qui n’avait que faire d’être didactique. Autant dire que je craignais les contacts et privilégiais les jeux de passe pour espérer m’imposer balle au pied. L’attrait de la nouveauté pourrait m’avoir convaincu à tort que PES 2015 a fait un grand bond en avant à ce niveau, mais il m’est trop souvent arrivé de jubiler dans de petits périmètres pour prétendre avoir manqué de lucidité. Dribbler est redevenu un réel plaisir, tout comme à l’époque des épisodes PS2, une profondeur de mouvements en sus. Il n’est plus nécessaire de passer par des combinaisons de touches peu instinctives pour réaliser d’impressionnantes séquences. Les jeux de corps sont pour leur part un bonheur et l’impression d’être aux commandes d’un match télévisé bien réelle. On prend le temps de construire ses actions, et plus seulement pour « faire genre ». PES 2015 possède cette force de vous faire croire en permanence que tout est possible et réalisable du premier coup alors que ses trésors se dissimulent derrière une bonne dose de maîtrise et de lecture tactique. Combien de L1+Triangle exécutés pour offrir le ballon à votre attaquant (à priori) en bonne position pour, pour au final, très peu d’occasions et au contraire pléthore d’interceptions (alors que R2+Rond peut se montrer tout aussi voire plus percutant) ? Et comme je le supposais un peu plus haut, PES 2015 jouit de plus d’une vitesse de jeu et d’une configuration manette si bien calibrées de base qu’elles ne donnent jamais envie d’aller trifouiller dans les options pour « changer tout ça ». Bien entendu, les purs passeront du côté manuel pour partir à la découverte d’un jeu encore plus précis. Envions-les.

La pelouse enfin pelouse.

La pelouse enfin pelouse.

Visuellement, PES 2015 apparaît plus propre et charmant que PES 2014 (et c’est tout de même heureux pour le premier titre de la série à atterrir sur PS4 et Xbox One), tout en en conservant le moteur graphique. Mais, fidèles à leur réputation, les développeurs de chez Konami ont agrémenté cet opus de tout un tas de nouvelles animations savoureuses. On remarquera par exemple que les défenseurs, en exécutant un pressing dans leur propre surface, gardent leurs mains derrière leur dos pour éviter le pénalty. Lors d’une touche, un joueur pourra exécuter un mouvement de la tête pour esquiver le ballon, et après une occasion manquée, il arrivera au tireur de lever son pouce en direction du coéquipier lui ayant fait la passe. Que du bon pour l’immersion en somme, laquelle devra pourtant s’accommoder de fréquents freezes de l’image et, pire encore, de commentaires sonores lamentables. Qu’une bonne partie des textes de l’édition précédente aient été repris, passe encore au vu de la somme des éléments à enregistrer au micro. Sauf qu’on retrouve les horripilantes interventions de Darren Tullett subi dans PES 2014. Du surjeu en quasi-permanence qui fait regretter la sobriété de Jean-Luc Arribart (PES 4 à 6) et Christophe Dugarry (PES 2010 à 2012), des consultants qui avaient adopté un ton assez semblable à ce que l’on entend(ait) d’eux à la télévision. Si encore Grégoire Margotton et son acolyte parvenaient à donner l’illusion de vrais échanges entre eux, mais force est de constater que les méthodes de travail n’ont apparemment pas évolué de ce côté-là.

Exceptée cette malheureuse parenthèse, la somme des éléments réunis jusqu’à présents dans cette critique semble décrire l’indiscutable successeur de PES 3, 5 ou 6. PES 2015 peut l’être si vous lui pardonnez l’indigence de son mode entraînement, des modes de jeu certes en nombre mais dont l’absence de vie se fait sentir et une playlist navrante. C’est bien simple, les morceaux licenciés, n’ayant d’ailleurs pas vraiment été capables de captiver votre serviteur (tout comme les trois pauvres titres faits maison), ne dégagent absolument pas un esprit footballistique comme celui qu’avait su insuffler Konami dans les partitions des PES PS2, et surtout dans celles d’ISS Pro Evolution et de sa suite. À l’époque de ces épisodes 32 bits, charnières dans l’historique de la série, on pouvait constater une vraie unité musicale et louer le talent d’Akira Yamaoka, lequel avait su alterner les styles sans perdre en qualité dans des thèmes toujours prompts à nous emmener sans intermédiaires vers le football le plus pur qui soit. Et à moins que les joueurs ne s’érigent en masse contre cette perte d’identité musicale qui ne date pas d’hier, on ne sent pas Konami prêt à réinsérer de telles atmosphères dans les prochains PES.

PES 2015 - Totti

Si je vous dis que PES 2015 est un grand cru, vous pouvez ne pas me croire et je ne vous en voudrais pas. En revanche, que je ne vous y prenne pas à l’esquiver si vous êtes à la recherche d’une simulation de football profonde et capable d’amuser autant dans l’immédiat qu’après une dizaine de matches perdus d’affilée. L’essentiel est désormais là, et pour reprendre une expression consacrée, le roi (déchu) est bien de retour. On attend juste l’année prochaine pour que sa couronne se voit sertie des plus beaux diamants.

Tu as aimé l'article ? Rejoins-nous sur Facebook et Twitter !

Un Commentaire »

  1. Nicolas 10 décembre 2014 at 18 h 14 min - Reply

    Pour la veillée, il faut bien s’amuser je pense lol … je choisirai celui-la

Laissez un commentaire »

Cliquez ici pour annuler la réponse.