[On a lu] On the Way to a Smile : Compilation of Final Fantasy VII

Mathieu 8 juin 2014 0
[On a lu] On the Way to a Smile : Compilation of Final Fantasy VII

Vous est-il déjà arrivé de vous dire qu’il y a une justice dans ce monde, que quelqu’un doit probablement nous zieuter d’au-dessus des nuages et exhausser certains de nos fantasmes ? Moi oui.

Je ne vous listerai pas toutes les fois où cela a pu arriver, même si elles se comptent probablement sur les doigts d’une main de maffieux russe, mais une de ces expériences mystiques s’est déroulée lorsque j’ai entendu parler d’un projet visant à mettre en scène le personnage de Vincent Valentine de Final Fantasy VII dans un nouvel opus vidéoludique.

Parce que pour moi, les moments que j’ai vécu, alors que je n’avais pas même encore le brevet des collèges, grâce aux passions suscitées par l’odyssée moderne que fut Final Fantasy VII, restent parmi les plus intenses de ma vie. « Ce garçon ne doit pas avoir une vie extra-ordinaire » vous direz-vous. C’est vrai, je suis ce que l’on appelle un membre du commun des mortels. Mais quiconque peut exprimer un peu de sensibilité face à la fantaisie ne peut rester de marbre face à cette douce ode à l’imaginaire.

Logo final fantasy 7

Un des seuls logos forcément connu de l’ensemble des gamers

Final Fantasy VII, ce n’est pas un jeux vidéo. Ou plutôt, ce n’est pas qu’un jeu vidéo.
Final Fantasy VII, ce n’est pas une histoire. Ou plutôt, ce n’est pas qu’une histoire.
Final Fantasy VII, c’est vous. C’est un film dans lequel vous jouez. C’est un jeu vidéo dans lequel vous vivez. C’est aussi votre histoire. Celle de gens qui portent des épées gigantesques, des fusils sans égaux ou des pierres magiques, mais qui, au fond, vivent les mêmes souffrances que vous, que nous, que le commun des mortels, malgré qu’ils traversent une aventure hors du commun des mortels.

Final Fantasy, c’est un peu cela. Ce qui a fait que d’une petite boîte nippone qui allait mettre la clé sous la porte, Square est devenue un des Grands du jeu vidéo. Et si vous y avez joué, vous ne pourrez me démentir, bien que chacun vit cette expérience différemment.

C’est aussi pour cela que Square a fait renaître la passion endormie des groupies de FF7, grâce à des nouvelles bribes d’histoire. N’oublions pas que Square est une entreprise, et qu’elle est là avant-tout pour faire du chiffre. Mais faire du chiffre en rendant les gens heureux, c’est formidable comme deal, voir même inespéré dans notre monde actuel, n’en déplaise aux syndicalistes nourris à la haine du capitalisme.

Et en habiles acrobates, les ténors de Square ont évité une erreur qu’ils n’hésiteront pourtant pas à commettre en d’autres circonstances : proposer une « suite », une bombe sous des airs de gâteau au miel qui risquerait de salir le goût exquis de la première bouchée par le manque de délicatesse de la seconde, comme ce fut le cas pour Final Fantasy X avec son jumeau maléfique Final Fantasy X-2.
Non, Square a préférer livres des bribes d’histoire, venant tantôt élargir, tantôt compléter l’histoire riche et complexe, mais pleine de questions laissées en suspends, que fut Final Fantasy VII.

affiche advent children ff7

Le film Advent Children est une des pièces majeures du puzzle Compilation of Final Fantasy VII

Avec plusieurs jeux, films et courts-métrages, la Compilation of Final Fantasy VII est venue répondre et apporter encore quelques heures de béatitude aux joueurs et rêveurs que nous sommes, que je suis. Répondre à des questions et remplir des vides, comme les Rouleaux de la Mer Morte purent fixer ou effacer des incertitudes laissées sans réponses par des textes saints trop vagues.

Et comme nouvel évangile, le On the Way to a Smile de St. Kazushige Nojima est venu, en ces doux jours d’avril 2014, nourrir notre foi affamée. La première réponse sous forme de papier, validée par le concile des fanatiques grâce à l’identité de sa plume : maître Kazushige Nojima, le scénariste officiel de Final Fantasy VII, et père de Cloud, Tifa, Aerith, Sephiroth et tous les apôtres de cet Lettre aux Rêveurs.

Après cette introduction bien trop longue et onirique, veuillez, cher lecteur, si vous avez supporté mes envolées lyriques jusque là, poursuivre l’aventure avec moi en rentrant dans les détails de cette relique des temps modernes.

Un nouveau don en encre de Chine

Il semble, bien que l’auteur de On the Way to a Smile soit un des étalons les plus titrés de l’écurie Square, le géant du jeu vidéo nippon ne soit pour rien à la sortie de ce nouveau recueil de réponses. Peut-être que le colombophile a laissé s’envoler sa colombe apporter un peu de paix elle-même.

kazushige nojima scénariste final fantasy 7

Kazushige, le prolifique scénariste de Square

Cette colombe, c’est Kazushige Nojima, une des légendes du jeu vidéo nippon et mondial. Si vous ignorez de qui il s’agit, sachez juste ce que ce monsieur est à l’origine des scénarios de Final Fantasy VII, VIII, X,X-2 et bientôt XV, Kindoms Hearts et de l’ensemble (ou presque) de la Compilation of Final Fantasy VII.

Une œuvre traitant du monde de FF7 est donc d’autant plus légitime si elle est faite de sa main, bien que Square ne soit pas derrière. Et c’est pour cela que le roman On the Way to a Smile, sorti en avril 2014 chez nous, n’a absolument rien d’apocryphe, loin de là. C’est donc une nouvelle expérience qui est offerte aux fanatiques de la Compilation, par ce moyen que certains qualifieront d’antique, que je qualifierai de propice à l’imagination, qu’est l’écriture.

Pour la France, c’est une petite maison d’édition toute jeune qui s’est chargée d’éditer cette Bible moderne. Le nom est d’ailleurs évocateur, sans forcer le jeu de mot : Lumen. On s’étonne qu’aucune très grande maison d’édition française ne se soit emparée de ce roman, qui devrait connaître un réel succès auprès des fans de Final Fantasy VII et globalement de toute la série de jeux vidéo. On félicitera Lumen d’avoir flairé la bonne piste, là où d’autres maisons d’édition ont dû juger « l’adaptation » d’un jeu vidéo sur le papier comme un mauvais pari. C’était sans considération pour l’impact et l’attachement des gamers à une des séries de jeux vidéo les plus riches au niveau du scénario.

couverture livre on the way to a smile

Sobre et efficace, la couverture du livre fait bonne facture

L’ouvrage est d’une bien belle facture, et Lumen n’a pas sous-estimé la valeur du contenu en prenant soin du contenant. Disposant d’une jolie qualité de papier, le livre propose également une couverture rigide cartonnée et imprimée. Une sur-couverture plastifiée présente quant à elle le titre de l’ouvrage, absent sur la couverture principale, et protège agréablement l’ouvrage. On remerciera cette petite maison, qui se destine habituellement à l’édition de littérature jeunesse, pour le soin apporté à l’édition d’un ouvrage pouvant rentrer dans les indispensables des adorateurs de Final Fantasy.

Contrairement à un Advent Children ou un Dirge of Cerberus, œuvres qui eurent pour but de développer l’histoire globale de FF7, non plus comme un Crisis Core qui tend plutôt à apporter un éclaircissement sur un partie sombre et floue du passé de Cloud, Sephiroth et du SOLDIER, On the Way to a Smile se donne pour but d’autant enrichir l’histoire de que l’éclaircir, en proposant un focus sur 7 personnages, soit secondaires, soit principaux.

Le roman de Nojima se résume donc plutôt en un recueil de nouvelles, toutes plus ou moins connectées, mais qui rentrent dans l’intimité des personnages, de leurs pensées et de leurs souffrances, et de la manière dont ils iront chercher leur « chemin vers un sourire ».

6 personnages, 6 vies, 6 destins pour une seule histoire commune

L’ensemble des trames se déroulent environ dans la période entre la fin de Final Fantasy VII et la destruction du Météore et de Sephiroth, et peu avant de début d’Advent Children. Néanmoins, toute l’histoire n’est pas narrée au présent. C’est le cas du premier épisode, Denzel, le personnage probablement le plus inconnu des fans puisque apparu seulement en tant que personnage secondaire dans Advent Children. A contrario, l’histoire portée sur Nanaki « Red XIII » narre son parcours post-FF7, puisque son passé est, dans son cas, connu des lecteurs / joueurs.

Je ne vous ferai point d’affront de proposer avec ces lignes un semblant de critique littéraire; je n’en ai ni les qualités, ni l’expérience, ni même l’audace. Contentons-nous alors de présenter un peu plus en détail le contenu de ces 6 histoires, afin de t’assurer, à toi jeune suspicieux, que tu as tout intérêt à te dépêcher d’acquérir ce must-have pour ta bibliothèque, sans pour autant te révéler tout ce que tu y découvrira.

Épisode 1 : Denzel

Nojima a certainement bien fait de débuter son ouvrage avec le cas de Denzel. Si c’est probablement le personnage auquel les lecteurs / joueurs vouent le moins d’affection et d’attachement, c’est aussi le plus mystérieux. En effet, nous ne connaissons ce petit garçon que grâce au film Advent Children, et, à part deviner qu’il s’agit d’un jeune orphelin recueilli par Cloud et Tifa, atteint par les géostigmates, nous ne savons rien de lui.

Si c’est l’histoire la moins attendue de l’ouvrage, c’est donc aussi probablement celle où l’on en apprendra le plus. La trame se déroule d’ailleurs peut-être après Advent Children, et il semble qu’il s’agisse de la seule du livre qui ne prenne pas place avant les faits relatés dans le film. Il est de toutes façon difficile de connaître exactement la chronologie de ces histoires, sinon la deviner.

Denzel final fantasy 7 advent children

Le jeune Denzel tel qu’on l’avait découvert dans Advent Children

On retrouve donc le petit garçon, a priori plus jeune que Marlène, la fille adoptive de Barret, dans un café miteux de Edge, la nouvelle ville née en périphérie de Migdar après la destruction de celle-ci par la rivière de la vie. Le jeune garçon attend un homme bien connu des fanatiques de FF7 : Reeve, ancien cadre supérieur de la Shinra, « marionnettiste » du personnage Cait Sith. La raison est simple : Denzel souhaite s’enrôler dans la WRO, le corps de combat fondé par Reeve après la chute de la Shinra.

D’abord dubitatif, Reeve demande à Denzel de le convaincre de l’engager. Et pour cela, le garçon va raconter son histoire, ses rencontres et ses souffrances. Si cette histoire est celle qui se déroule logiquement le plus « tardivement » des six, la trame principale est la plus antérieure de toutes, puisqu’elle commence avant même la chute du Météore.

Épisode 2 : Tifa

Nous voici lancés dans le cœur de l’action. Le second chapitre est dédié à la plus belle et plus forte héroïne de Final Fantasy VII, mais certainement pas la moins torturée. Et elle l’affirme d’autant plus à travers ces quelques pages.

Après la chute de Sephiroth, on ne savait plus rien de Cloud, Barrett, Tifa et tous nos héros. Si Dirge of Cerberus nous avait offert quelques informations sur la suite de l’histoire, impossible de vraiment dater la trame du jeu. Advent Children a donc été le plus « révélateur » quant à la vie que suivirent nos héros après leur victoire. Mais comment sont-ils arrivé là ?

tifa on the way to a smile

La puissante experte en arts martiaux se révèle être une véritable coquille vide

On re-découvre donc la belle Tifa aux commandes d’un bar, sans surprises nommé le « 7e Ciel ». Comme pour « redémarrer » l’histoire relatée dans Final Fantasy VII, Barret, Cloud et Tifa ont décidé de faire un bout de chemin ensemble, dans la nouvelle ville de Edge, et de refaire leur vie dans le lieu de leur première réunion : le bar du 7e Ciel.

Si Tifa semble contente d’avoir obtenu la vie dont elle rêvait au bras de Cloud, la jolie native de Nibelheim ne semble pas heureuse, non. Si elle a retrouvé son amour de toujours, elle semble minée par le remord : celui de la disparition violente de son amie et rivale de cœur, Aerith Gainsborough.

Épisode 3 : Barret

La suite de l’ouvrage de Nojima se poursuit habilement puisque l’histoire de Barret s’ouvre sur la fin de celle de Tifa.

Après avoir suivi Cloud, Tifa et sa fille adoptive Marlène à Edge, les avoir aidé à démarrer une nouvelle vie avec la fondation du 7e Ciel, le colosse au bras mécanique décide de les quitter pour une durée indéfinie. Il semble chercher quelque chose. Peut-être ne sait-il pas lui même ce qu’il cherche en réalité.

barret marlène final fantasy

Pourtant très attaché à Marlène, Barret décide de partir mener sa propre quête

Au gré de ses voyages, qui le feront passer par des lieux douloureux pour son âme, Barret sera amené à croiser des connaissances et d’anciens compagnons de route, dont l’as de la voltige Cid Highwind. Au bout du chemin, peut-être trouvera-t-il les réponses qu’il cherche, et qui lui seront essentielles pour continuer à vivre.

Épisode 4 : Nanaki

Le plus vieux, et en même temps le plus jeune, des héros de l’épopée Final Fantasy VII est retourné vivre dans son village, celui de ses ancêtres, Cosmo Canyon. Nanaki, à tord nommé Red XIII par l’infâme professeur Hojo, est heureux d’avoir vaincu l’ennemi de Gaïa, comme il est de mise pour sa lignée, mais il sait aussi que l’incroyable longévité de son espèce lui donne l’occasion, si ce n’est l’obligation, d’apprendre à connaître parfaitement la planète sur laquelle il vit.

Alors âgé d’environ 50 ans, le jeune fauve n’est au final pas plus mature qu’un humain de 16 ans. Il décide néanmoins d’entamer son voyage initiatique à la découverte de la planète. Un périple qu’il sait long et pénible, loin de chez lui.

red XIII Nanaki Final fantasy 7

Le jeune Nanaki va devoir traverser le monde pour se découvrir

De tous, Nanaki semble le personnage le plus nostalgique de la période anté-Météore. S’il ne regrette pas l’inquiétude suscitée par la cruauté de Sephiroth et de sa « mère » Jenova, ses compagnons semblent lui manquer. Il aura d’ailleurs la chance, lors de son périple, d’en revoir quelques-uns : l’aventurier Cid Highwing, l’effrontée Yuffie Kisaragi ou le mystérieux Vincent Valentine.

Mais surtout, il se trouve un nouveau compagnon de route, dont il se serait par contre bien passé. Un être sans forme ni voix, mais dont il sent la présence tout au fond de lui. Une entité qui ne lui inspire que peur, angoisses et amertume. Un nouvel ennemi invisible qu’il va devoir comprendre pour le combattre.

Episode 5 : Yuffie

Tout comme pour Barret et Tifa, les histoires de Yuffie et de Nanaki se trouvent croisées. Les rencontres inopinées entre l’apprentie ninja et le jeune fauve ne le sont peut-être pas tellement, et les histoires s’emboîtent à merveille.

La native de Wutai, obsédée par son rêve de rendre sa puissance à sa ville / île, perdue à cause de la Shinra, rentre chez elle non sans ramener ce qu’elle était venue chercher avant de rencontrer Cloud et ses compagnons : des materias, sources de puissance et de magie.

yuffie final fantasy 7

Loin d’avoir grandi, Yuffie reste l’enfant courageuse et effrontée de FF7

Yuffie compte s’en servir pour reconstruire Wutai, qu’elle découvre également ravagée par le passage de la Rivière de la Vie. Surtout, elle y découvre un nouveau mal, une maladie inconnue et particulièrement mortelle, nommée « le Mal de Midgar », car elle semble venue de l’ancienne capitale du monde… tout comme elle.

Loin de se laisser abattre, la jeune guerrière de Wutai va, à son tour, parcourir le monde à la recherche d’un remède à ce mystérieux mal, aidée de son courage, sa témérité, mais certainement soutenue aussi par sa grande immaturité encore inchangée.

Épisode 6 : Shinra

Le dernier chapitre se montre plutôt atypique, en plaçant le focus sur l’autre côté de la barrière du bien et du mal : Rufus Shinra, le terrible patron de la Shinra Corp., sensé être mort dans la Tour Shinra de Midgar lors de l’attaque de l’arme de Saphir. On avait découvert que ce n’était pas le cas dans le film Advent Children, retrouvant un Rufus diminué par les géostigmates, mais bien vivant.

Le chef de la Shinra a peut-être tout perdu avec la chute de la société, mais il semble encore très déterminé, et surtout encore bien entouré avec les Turks qui lui sont restés fidèles. Reno, Rude, Tseng ou Elena continuent à entourer leur ancien leader de très près, malgré que la Shinra ne soit plus, et que le monde se montre à présent hostile aux anciens membres de cette giga-entreprise tyrannique.

rufus shinra avec reno et rude turks

Malgré la chute de la Shinra, les Turks semblent toujours fidèles à Rufus

Plus longue et étoffée que les 5 autres (80 pages environ, contre 40-50 pour les autres), l’histoire de Rufus Shinra se veut également très empirique. On y retrouve des références à FF7 évidemment, mais également à Before Crisis, auquel peu ont joué en Europe, ou rejoignant intelligemment les premières secondes de Dirge of Cerberus. Le récit s’entrecoupe habilement bien avec celui des autres protagonistes, et se termine sur les prémices d’Advent Children, confirmant ainsi la place chronologique du roman tout en le clôturant.

Comme tous les autres personnages, Rufus apparaît comme un être torturé, à la recherche de quelque chose. S’il a eu beaucoup de chance de survivre à l’attaque de l’arme, il sait qu’il a tout perdu. Leader né, l’ancien homme fort de la Shinra va tenter, à l’aide des quatre derniers Turks sous ses ordres, de changer la donne et de racheter ses péchés et ceux de son père. Malheureusement, il va devoir payer son ancienne attitude tyrannique envers les populations…

Life Stream Black & White : Sephiroth et Aerith

Sephiroth et Aeris de Final fantasy 7

Même séparés de leurs corps, les esprits d’Aerith et de Sephiroth vont continuer à se battre

S’il est vrai que le sommaire de On the Way to a Smile n’affiche que 6 chapitres, un 7e suit le fil du roman par bribes. Intitulé Life Stream, ce chapitre fractionné se déroule sous la surface de la planète, là où la Rivière de la Vie continue de couler, et où deux âmes, une sombre et une lumineuse, vont mener leur propre combat.

Six morceaux d’une même histoire qui interviendront après chaque chapitre principal. Il n’y a par contre jamais aucune trace du nom d’un des protagonistes : trois morceaux traitent de l’âme noire, trois autres de la blanche, sans jamais les nommer proprement.

Bien que ces « héros » soient anonymes, le fanatique inspiré s’y retrouvera rapidement : ces âmes vaillantes même dans la mort sont celles de deux ennemis jurés, incarnations du bien et du mal dans Final Fantasy VII.

D’un côté, le fils prodige perverti par de sombres histoires sur les origines, devenu fou et obnubilé par la mort, la vengeance et la destruction de la Planète qu’il considère maintenant comme son ennemie.

De l’autre, la dernière protectrice de la planète, incarnation de la bonté, détentrice du Sacre, le cadeau de la Planète à ceux qui vivent dessus.

Tombés pendant le combat pour la survie de Gaïa, chacun pour leurs idéaux, ces deux esprits forts que sont Aerith et Sephiroth vont continuer à se battre : le démon s’évertue à répandre le malheur en répandant la « maladie du désespoir », les géostigmates, tandis que l’ange tentera de contrer la maladie, sauver la Rivière de la Vie du mal qui la ronge, et empêcher le retour de l’esprit sombre dans son enveloppe charnelle.

A la recherche d’une raison de sourire

Finalement, la plus jolie prouesse de Nojima à travers On the Way to a Smile,  c’est d’avoir trouvé le titre parfait.

Malgré la joie d’avoir triomphé de Sephiroth, Jénova et du Météore et d’ainsi avoir permis à la Planète de continuer à vivre, l’ensemble des héros que l’on avait quittés à  la fin de Final Fantasy VII ne semblent pas heureux, loin de là. Leur quête finie, c’est une mission personnelle qu’il doivent à présent remplir, une croisade spirituelle et morale pour se retrouver, pour découvrir quel est leur rôle sur terre.

Joliment écrit, le roman de Nojima ne s’inscrit pas non plus dans les hautes strates de la littérature : c’est un récit adulte, parfois dur, parfois léger, mais toujours juste. On demeure réellement dans la narration pure et dure à la 3e personne, et le but est finalement d’en apprendre plus sur cette histoire complexe et pleine de vides qu’est FF7.

personnages final fantasy 7

Parfois seuls, parfois ensemble, tous chercheront leur voie

Néanmoins, Nojima a très habilement coordonné les 7 histoires pour qu’elles se rencontrent, pour que nous nous rendions compte à quel point le destin de chaque protagoniste est lié à celui des autres. Si tous les héros de FF7 ne possèdent pas leur propre chapitre, tous seront présents au moins une fois dans On the Way to a Smile, afin de découvrir comment, eux aussi, vivent l’après-catastrophe.

Avec comme points centraux la reconstruction des zones habitables et la lutte contre les géostigmates, les récits tantôt se rapprochent, tantôt s’éloignent, mais avec toujours le même but : (re)trouver le chemin vers le sourire.

Kazushige Nojima, On the Way to a Smile, éd. Lumen, 2014, env. 290 pages, 19,90€

Merci aux éditions Lumen et à la gentille Emily de nous avoir fourni la matière nécessaire à la rédaction de cet article.

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