Interview : Al, créateur des podcasts « Video Games Toolbox »

Eric 26 avril 2013 1
Interview : Al, créateur des podcasts « Video Games Toolbox »

Alexandre est le concepteur d’une série de documentaires / podcasts dans lesquels il propose son analyse sur les techniques utilisées dans les jeux vidéo. Au programme de « Vidéo Games Toolbox », une pédagogie sans failles et un tas d’infos sur la conception des jeux vidéo. 4 vidéos sont publiées à l’heure où j’écris ces quelques lignes, on s’est dit que ça pourrait être sympa d’en savoir davantage sur ce projet qui attire de plus en plus les foules !

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Salut Alexandre ! Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Trentenaire et originaire d’Epinal, j’ai passé plusieurs années à Strasbourg où j’ai effectué des études dans le domaine du web (une ville où j’aime revenir de temps à autre en week-end). Je travaille actuellement dans une boite de com’ à Bruxelles en tant que créatif en communication digitale. Touche à tout, j’ai également eu l’occasion ces dernières années d’occuper des postes de designer 2D et 3D.

Le concept Video Games Tool Box comment t’es venu l’idée ?

Dans le jeu vidéo la technique ouvre les portes à la créativité. Donc je trouvais intéressant de partager le cheminement et la réflexion des programmeurs qui ont permis de faire évoluer le métier de game designer et toutes les techniques de conception de jeux vidéo. Je n’avais pas forcément envie de faire du playthrough non plus : je considère que d’autres le font déjà très bien ! J’ai donc préféré partager via mes vidéos de belles histoires qui mêlent évolutions techniques (et technologiques) et relations humaines.

Tu as un exemple à nous proposer ?

Je parle par exemple de Portal, un jeu qui a pour origine un projet de fin d’année réalisé par des étudiants. Ces mêmes étudiants ont ensuite été embauchés par les studios Valve : la preuve que l’innovation vient aussi de personnes qui sont hors de toutes considérations marketing ou financières !

Tu es seul derrière ce projet ou vous êtes plusieurs à collaborer ?

J’apprécie beaucoup la communauté francophone qui gravite autour du jeu vidéo, et je dois dire que des sites comme Nesblog ont clairement influencé mon travail. Mise à part ça, je crée effectivement mes vidéos tout seul, du script à la conception technique.

Il y a des montages vraiment poussés pour illustrer tes explications dans chacun des épisodes, c’est toi qui les crée de toute pièce ?

C’est un mélange des 2. Il m’arrive effectivement d’utiliser des sources vidéo quand il s’agit uniquement d’une capture d’écran, mais je mets aussi les mains dans le cambouis ! Je m’occupe par exemple du graphisme et du motion design en utilisant des logiciels comme After Effects. Pour la petite anecdote, dans l’épisode 4 (qui traite du jeu Portal ndlr) j’ai refait entièrement une scène vide avec le moteur 3D Unity.

Combien de temps te prend la préparation de chaque épisode ? Le format de 10 minutes est vraiment sympa mais la création doit être longue et fastidieuse non ?

Effectivement, c’est pas mal de boulot surtout pour les premières vidéos, d’autant plus qu’avec ce projet j’ai fait mes premiers pas dans le montage. En ce qui concerne mon fonctionnement : dès lors que je choisis un sujet, je structure en faisant un squelette et j’écris ensuite le script en consultant des sources diverses et variées (vidéos, articles…). Je repasse ensuite sur l’écriture pour ajouter éventuellement une ou deux vannes histoire d’alléger un peu le ton. J’aimerais bien me diriger vers le style de l’émission « Personne ne bouge » sur Arte : un savant mélange d’information et de divertissement humoristique !

Les vidéos ont un réel succès avec pas mal de vues et surtout un vrai engagement des internautes dans les commentaires. Visiblement il y a une réelle attente du public sur ce type de docus. Est-ce que tu as déjà envisagé de proposer ton concept à des chaînes de TV ou des gros sites communautaires spécialisés comme JVC ou Gamekult ?

Ça reste des sujets de niche donc en terme de vue je pourrais difficilement rivaliser avec des vidéos type 3615 USUL ou le Joueur du Grenier. C’est une passion, une forme d’exutoire et j’ai peur qu’en passant dans une version pro « à temps plein » du concept, je me retrouve avec un rendement imposé qui entraînerait des contraintes du type deadline etc.

Sinon pour en revenir au format vidéo, je dois dire que ça aide à être vu, je ne pense pas qu’en format « dossiers écrits » j’aurais touché autant de monde. Youtube est sympa aussi comme plate forme avec un aspect social qui facilite le partage. Ca évite d’être trop isolé avec une vidéo uniquement hébergée sur un site ou un blog indépendant.

Concernant les thématiques, on note que tu traites essentiellement de jeux rétros (à part le 4eme épisode avec une corrélation entre le Portal oldie et le Portal next gen) est-ce que tu comptes parler des jeux de la nouvelle génération par la suite ?

Pour être pertinent sur du next gen, il faut déjà avoir évoqué les bases : si je n’ai pas expliqué au préalable le fonctionnement d’un moteur 3D, je risque d’être moins compris quand je traiterai des moteurs physiques. Mais je vais y venir au next gen effectivement !

Question plus personnelle : tu as l’air d’être un grand nostalgique du jeu rétro ! Pour autant tu continues quand même à découvrir le next gen ? Comment perçois-tu l’évolution du jeu vidéo sur les 25 dernières années ?

Ce que j’aime bien quand je lis des bouquins spécialisés (chez l’éditeur Pix’n love entre autres ndlr), c’est qu’à l’époque t’avais des mecs qui se mettaient à 3-4 autour d’un projet et cherchaient ensuite un éditeur. Parfois il arrivait qu’ils se fassent spolier par de grosses boites. Ces jeux avaient une histoire, c’était très artisanal comme approche.

Aujourd’hui les jeux sont créés selon un processus différent, il y a tout un aspect marketing derrière qui fait qu’on peut difficilement dire « ce jeu est mauvais ». Certes il ne peut pas plaire à tout le monde, mais les jeux sont clairement étudiés pour plaire au plus grand nombre. Un exemple concret : aujourd’hui on réduit de manière artificielle la difficulté du jeu en supprimant le medikit par un système de régénération automatique.

Pour revenir à ta question, je joue essentiellement à des jeux indépendants et rétros, mais cela ne m’empêche pas de rester encore ébahi devant des jeux next gen comme le dernier Bioshock (découvrez notre test de Bioshock Infinite). Bref, je trouve qu’il y a plus de charme dans le jeu indépendant, tu côtoies des gens qui n’ont pas forcément envie de rentrer dans cette grosse machine industrielle, on s’échange les jeux entre nous et on rétribue au passage, c’est un microcosme qui me plaît énormément !

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Un Commentaire »

  1. Julien
    Julien 28 avril 2013 at 11 h 54 min - Reply

    Vraiment très intéressant ! Je ne connaissez pas et c’est très instructif. Continue ainsi 🙂

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