Critique : Blacksad (Juan Diaz Canales / Juanjo Guardino)

Guillaume 27 février 2014 1
Critique : Blacksad (Juan Diaz Canales / Juanjo Guardino)

Scénario: Juan Díaz Canales
Dessin: Juanjo Guarnido
Couleur: Juanjo Guarnido
Genre: Policier
Éditeur : Dargaud

Amis amateurs de Bd, sortez les trompettes, les mouchoirs et les applaudissements car aujourd’hui on va parler de Blacksad ! BD que beaucoup considèrent comme une des meilleures de ces 10 dernières années. Cette critique traitera de l’ensemble de la série, c’est-à-dire les 5 tomes sortis à ce jour. Voyez cela comme une rétrospective…

Synopsis : Dans le New York anthropomorphe des années 1950, on peut toujours compter sur l’efficacité et la discrétion du chat détective privé John Blacksad lorsqu’il faut éclaircir une sombre affaire.

Une série qui a du chien !

Blacksad Dargaud Pochette album bdDu chien, du chat, du poney et des loups, il y a de tout dans Blacksad. En effet, cette bande-dessinée espagnole à l’ambiance noire, raconte les aventures d’un détective privée : John Blacksad… campé par un chat ! Et oui, car tout l’univers de la BD est peuplé d’animaux anthropomorphes. C’est a dire des animaux humanisés qui ne marchent pas à 4 pattes mais qui disposent de 2 jambes et 2 bras, qui ont une conscience et des idées « humaines ». Le choix de l’animal est généralement choisi en rapport avec le caractère du personnage, ou pour lui attribuer des aptitudes physiques spécifiques ; ainsi, le fait que Blacksad soit un chat lui confère une grande agilité tandis que les chiens sont dans la police, les hyènes rigolent tout le temps, etc.

Et c’est certainement là une des meilleures idées de la série qui n’est pas sans nous rappeler des capes et des crocs d’Alain Ayroles et Jean-Luc Masbou. Mais alors pourquoi Blacksad est-il aussi bon au point qu’on parle de lui comme d’un incontournable ?

Une ambiance, un scénario et un chat.

Et oui car la Bd est considérée aujourd’hui comme un indispensable, comme un must have. Cela tient déjà aux scénarios des différents tomes qui sont excellents. Le 1er  a pour thème une enquête policière typique des romans noirs sur fond de corruption et de mafia. L’histoire de cette première aventure est pourtant la moins passionnante, laissant l’intrigue un peu en arrière pour surtout poser l’univers et surtout présenter les personnages.

C’est à partir du tome 2 que tout s’accélère au point que je considère ce tome comme ma bd préférée. L’auteur passe vraiment la 5ème avec ce tome. Arctic-Nation nous parle du racisme en faisant le parallèle avec la ségrégation qui toucha les Etats Unis. L’enquête porte sur la disparition d’une jeune fille noire. Dans un quartier surnommé « The Line » s’affrontent les « Arctics » et les « Black Claws ». Les premiers sont membres d’une organisation extrémiste affirmant que les animaux polaires, c’est-à-dire les animaux aux pelages blancs sont supérieurs à tous les autres. Les seconds constituent un gang d’animaux noirs qui n’est pas sans rappeler les Black Panthers. Et c’est là toute la magie de la bd prendre des animaux et dépeindre les Hommes à travers eux, le racisme n’étant qu’un exemple parmi d’autres.

Ainsi le tome 3 nous parle de la guerre froide, du nucléaire, de la peur que cela engendre mais aussi de sa convoitise car synonyme de puissance absolue. Arrivent ensuite les 2 derniers tomes, 5ème étant sûrement le plus perfectible de la série. Le 4eme Blacksad L’Enfer, le silence, nous parle de la drogue avec le Jazz et la nouvelle Orléans en toile de fond. Enfin arrive le dernier tome de la série a l’heure actuelle, Armarillo, qui se déroule dans plusieurs endroits des États-Unis à la manière d’un road movie, et qui nous permet d’explorer les univers de la beat generation et du cirque. Le tome le plus faible pour les fans car ayant le moins bon scénario.

Quand Blacksad traite de racisme...Donc c’est cette ambiance polar liée au génie de Juan Díaz Canales pour le scénario qui donne une bd excellente. Surtout lorsque le héros de ce titre est l’un des plus classes, des plus attachants de tout le 9ème art. John Blacksad est la représentation parfaite du héros a la Indiana Jones ou Han Solo. Dans le sens où c’est un détective qui déteste la paperasse, un vrai dur à cuir qui n’hésite pas à utiliser ces poings mais qui derrière sa froideur apparente cache un cœur d’or. Et bizarrement même si ça peut paraître cliché ici, ça fonctionne à merveille.

Mais l’univers et les différentes histoire de la série ne sont pas les seuls responsables de son succès colossal.

Mon dieu mes yeux !

Si je vous disais qu’en voyant les dessins de Blacksad j’ai eu envie de pleurer, me croirez-vous ? Bien sûr c’était des larmes de joie ! Je n’ai jamais rien vu d’aussi beau, c’est magnifique et le talent de Guarnido pour les dessins est tout simplement impressionnant. Rajoutez à cela une colorisation impeccable avec des couleurs toujours justes et vous comprendrez pourquoi Juan Guarnido est autant acclamé.

Et c’est ça Blacksad ! Un scénario toujours bon porté par des dessins somptueux. La série est publiée aux éditions Dargaud qui nous proposent un format plus grand que les Bd classiques, ce qui nous permet d’apprécier encore plus les dessins. Les planches ne sont quant à elles pas imprimées sur du papier classique mais sur du papier glacé qui permet d’avoir une excellente qualité de lecture. Cette édition a tout bon, on sent vraiment un grand effort de la part de Dargaud.

Vous l’aurez compris Blacksad est un chef d’œuvre autant par ses dessins que par son scénario, tous les deux excellentissimes. Bref, un bijou du 9ème art a lire de toute urgence !

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Un Commentaire »

  1. ROCHAT 7 avril 2014 at 23 h 38 min - Reply

    j’ai adorée lire la critique de ce site. Elle m’a beaucoup aider. Je suis également une mordue de bande dessinée et conseil vivement de lire cette série.

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