God of War : Ascension (PS3)

Mathieu 12 août 2013 0
God of War : Ascension (PS3)
  • Scénario
  • Graphismes
  • Gameplay
  • Durée de vie
  • Bande Son

Développeur/Editeur : Sony
Supports : PS3
Type de jeu : Beat’em All
Date de sortie en France : Mars 2013
Classification : PEGI 18
Durée de vie approximative : Environ 8-9 h (solo)

Jaquette God of War Ascension PS3Certains bons jeux ont tendance à passer à la trappe à cause de trop mauvais avis. Faute à des rédacteurs trop durs ou à des lecteurs trop crédules et influençables (mais toi, petit lecteur de Watz-Up, je t’aime bien) ? Difficile à dire. God of War IV, nommé Ascension, est à mon avis de ceux là : du potentiel, du beau travail loin d’être bâclé, mais des attentes qui pèsent plus lourd que le fardeau du titan Atlas lui-même. Pourtant, on oublie qu’on reste dans une des licences les plus glorieuses de Sony, qui a fait regretter plus d’un aficionado de Microsoft de ne pas posséder les consoles du géant japonais.

Kratos sur le retour… ou plutôt sur le départ

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Certains nouveau ennemis seront très puissants, surtout en groupe.

Probablement parce que Sony avait peur que la suite des aventures de Kratos, le Spartiate maudit, risquait de lasser les gamers, la firme japonaise a préféré, comme dans nombre de cas, passer sur un préquel. Bien que la fin de God of War III laissait le champ libre à tous les rebondissements, Sony a préféré offrir sur une galette de plastique l’anté-histoire du Fantôme de Sparte. Ascension, nom bien pompeux donné au 4e épisode de God of War (parce qu’aujourd’hui ça fait bien de mettre des noms avec un suffixe en « -ion » pour un jeu vidéo) narre donc les débuts de Kratos.

Vraiment les débuts ? Pas vraiment, puisque Kratos a déjà été enrôlé par Arès, le Dieu de la Guerre, et en a déjà eu marre de faire le larbin. L’histoire se déroule donc juste avant les évènements de God of War premier du nom, et narre comment, une fois de plus (ou une première fois, dans ce cas), Kratos s’est collé tout l’Olympe sur le dos. La recette reste la même : un bon beat’em all bien violent et gore, qui lui vaut évidemment le joli logo défigurant « PEGI 18 » sur la jaquette, qui n’aura comme effet qu’inciter les ados à se munir du jeu plutôt qu’à l’éviter, comme ce fut le cas, en des temps immémoriaux, pour le célèbre X blanc sur rond mauve.

Par contre, j’impose directement mon mea culpa : un des points marquants de ce 4e opus est l’arrivée d’un mode online, sensé (et à juste titre probablement) rallonger la durée de vie du soft. C’est bien, mais disons-le tout de suite : on n’en parlera pas dans ce test. Pas un mot, si ce n’est les lignes que tu es en train de lire, petit lecteur que j’aime toujours autant qu’il y a quelques lignes. Si un de mes collègues rédacteurs veut en parler, c’est volontiers que je l’invite, mais ce ne sera pas moi.

La raison ? Non que je l’ai évité, ni que je l’ai snobé, mais je reste convaincu que l’apport de modes online n’a que peu d’intérêt dans nombre de jeux vidéo d’aujourd’hui, hormis d’accrocher de pauvres joueurs en attente de neuf avant de refourguer une nouvelle mauvaise came coupée au jus de postérieur que les junkies de l’online prendront pour de la Colombienne pure. Et puis, certainement que mon âme de retrogamer convaincu me fait aller instinctivement sur le bon vieux mode solo offline. Pas de chance si tu attendais qu’on en parle, mais peut-être que la prochaine fois, un autre rédacteur plus professionnel que moi saura le faire.

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Vous trouvez ça moche, vous ?

Restons que, malgré l’apport de l’online, God of War Ascension n’a pas été plébiscité par la presse. Le mot « plèbe » est ici justement mal choisi, car la presse spécialisée s’éloigne de plus en plus du populus qu’elle ne s’en approche. Et c’est justement ce qui est foncièrement énervant : en ne voyant passer que du jeu vidéo, de la bagnole ou de la bouffe (selon la rédaction), on se lasse et le jugement (qui ne devrait pas être trop affirmé pour un VRAI bon journaliste… ndlr) change foncièrement et se durci.

De même que pour tester la frêle enfant issue de générations glorieuses, on a tendance à l’attendre au tournant avec un stylo plus acéré qu’un cutter. Amis journaleux, n’oubliez pas de traiter de chaque jeu vidéo comme s’il était le seul auquel vous ayez eu l’occasion de jouer, votre jugement n’en sera que meilleur. Et surtout de ne pas trop regarder du coin de l’œil le joli pot-de-vin remerciement que l’éditeur a laissé pour vous sur votre bureau. « Stop aux coups-de-gueule Mathieu, boucles-la et parles-nous de God of War : Ascension ! » Maintenant que les bases ont été posées, je vais pouvoir démarrer la structure, et avec grand plaisir chers amis.

Voir la Grèce et (faire) mourir

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certains pouvoirs seront indispensables pour s’assurer la victoire.

Voilà donc 4 fois que Kratos ramène sa jupette de tarl… tapet… grec sur une console de Sony. Mais pourtant, ce glorieux guerrier n’aura jamais visité le Japon, puisqu’une nouvelle fois, ce bon chauvin chauve reste se balader en Grèce. Après tout, c’est un beau pays, quoi que peut-être mal fréquenté en son temps. De toutes façons, ce qui est cruel, c’est qu’il ne sait pas encore qu’il va prendre cher et se cogner des bornes et des bornes dans les 3 prochains opus, chronologiquement parlant bien sûr (en faisant abstraction des 2 épisodes sur PSP !). Pour l’instant, ce qui l’intéresse, c’est de connaître la vérité sur le pourquoi du comment il en est venu à zigouiller sa nana et sa gamine, sans se rendre compte qu’il commettait un méfait sur sa famille, dans sa maison, dans sa cité. Et puis, il en a aussi un peu marre de taffer en 3-8 pour Arès.

Bien que le scénario de God of War ait toujours été rebondissant comme passionnant, il est vrai qu’on est un peu déçu de celui d’Ascension, à première vue du moins. Bien qu’il reste des zones d’ombres à éclaircir dans le passé du Fantôme de Sparte, l’avenir de celui-ci est bien connu de celui qui a joué aux premiers épisodes. On ne s’attend donc à une révélation incroyable, dès le début. En même temps, c’est normal, sinon le jeu se serait appelé God of War : Revelation, mais ça ça faisait un peu trop Twilight.

Bien qu’intéressant sur la longueur du jeu, le scénario n’a rien de transcendant, et on reste un peu sur sa fin, ce qui constitue la partie ombrageuse du jeu. Mais le joueur averti s’en doute dès le début, et se concentrera d’avantage sur les autres points, bien meilleurs d’ailleurs.

Qu’elle était belle, ma Grèce antique

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La plupart des boss s’inspirent à nouveau de la mythologie grecque

Premier point révoltant pour nombre de journalistes : leur déception de ne pas recevoir une claque visuelle comme ce fut le cas pour God of War III. Oui mais, petits rigolos, n’oubliez pas que GOW3 était le premier opus de la série sur PS3, et que, forcément, ça cogne forcément au premier regard. C’est comme coucher avec une demoiselle étant passée d’un bonnet A à un bonnet C : ça fait moins d’effet la deuxième fois. Alors il est vrai qu’Ascension ne va pas dans l’audace comme son divin prédécesseur; mais ça reste tout de même au top niveau, bien loin, selon moi, des bouses commerciales qu’on nous vend comme des chefs d’œuvre, tels que de célèbres jeux de tir ou d’assassinat « furtif », que tu sauras reconnaître, mon petit chérichou de lecteur.

L’animation de Kratos, tout comme des ennemis, reste fluide et agréable, et l’aliasing reste absent de nos yeux purs. A nouveau, les décors sont soignés, inventifs et on a vraiment l’impression de visiter de nouveaux coins de la Grèce mythique… ce qui est le cas, d’ailleurs.

Seul petit bémol à souligner : les phases de combat ou d’évolution sur plate-forme mouvante. L’idée graphique est bonne et efficace, mais Kratos est réduit à un centième de l’écran, ce qui a comme effet de rendre ses déplacements difficiles, quand on ne le confond pas avec un ennemi. A part pour l’aspect graphique, l’idée n’a que peu d’intérêt pour le Gameplay, et peu même être très handicapant pour le joueur ne disposant pas d’un bel écran plat de 100 cm et plus, qui devra perdre plusieurs points d’acuité avant de réussir son combat.

Sinon, on reste résolution dans un graphisme au niveau d’un éditeur de console : pas (ou très peu) de lag, des effets intéressants, des décors renouvelés… Pas de déception quoi, sauf pour ceux qui s’attendaient à avoir un rendu à la PS4-t’as-vu.

Un Kratos bien équipé

Évidemment, le cœur du jeu reste le gameplay, point sur lequel nombre de jeux sont attendus au tournant.

Il est également évident qu’après 5 jeux basés sur le principe du beat’em all agrémenté de phases de réflexion, on allait pas nous servir un Puzzle-Bobble-like, parce que là, oui ça serait la déception. On repart donc dans un bon vieux slasher PEGI 18, bien crados à la Kratos.

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Certaines phases spéciales viendront agrémenter la progresssion.

Ceux qui diront que le maniement du Fantôme de Sparte reste le même : non, taisez-vous, vraiment. Kratos manie toujours ses sempiternelles lames du Chaos avec autant de classe, mais également avec du nouveau combo intéressant. La nouveauté vient peut-être de la possibilité de ramasser des armes d’ennemis, qui pourront s’user ou être lancées, mais également intégrées dans les combos. Si l’ajout d’armes annexes n’est pas une possibilité totalement nouvelle, je l’avoue, cette liberté de s’en débarrasser pour asséner un coup puissant ou pour en changer donne un coup de peps’, tout comme intégrer l’utilisation de ces armes annexes en plein combo est à souligner.

Question pouvoir, plus de fureur des Titans à déclencher une fois une jauge pleine, c’est maintenant un jauge instable qui vient aider le gamer. Le principe est simple : plus tu zigouilles sans être blessé, plus Kratos est puissant. Bien sûr, il y a la possibilité de valider cette jauge pour lancer un coup dévastateur, mais on se rendra bien vite compte que conserver la jauge pleine participe d’avantage à renforcer la dureté des coups de Kratos, surtout une fois entouré d’ennemis.

Ceux qui sont pris d’accès de Parkinson sur la touche Carré lorsque qu’un ennemi se pointe seront également déçus : plus question de marteler votre pad comme un dératé jusqu’à que mort des ennemis s’en suive : pour obtenir la victoire, il est maintenant important d’esquiver régulièrement, mais également d’intégrer l’utilisation de vous pouvoirs magiques et objets divins afin de savoir outrepasser les phases de combats souvent intenses.

Ces pouvoirs s’intègrent également au gameplay de manière nouvelle : 4 pouvoirs divins s’offrent à vous (foudre de Zeus, glace de Poséidon…), et fourniront aux lames du Chaos la force de leur élément. A vous de savoir quel est le meilleur pouvoir dans chaque situation, ainsi que de faire les bons choix quand il s’agira d’améliorer leur puissant afin d’acquérir de nouveaux combos élémentaires, ou des attaques magiques pouvant vous sortir d’une mauvaise passe.

Parce que les ennemis, ils rigolent pas dans ce jeu. S’il réagissent toujours d’une façon « tour-par-tour » souvent décriée, ceux-ci n’hésiteront pas à vous attaquer sans relâche, de près ou de loin, en ne vous laissant que peu d’ouvertures. Gelez-les, brûlez-les ou fixez-les au sol grâce à vos pouvoirs et attaques magiques, mais oubliez le schéma « je cogne, je cogne, je cogne, ça finira par passer ». Parce qu’en cas de défaite, nombreux seront les endroits où vous serez obligés de recommencer plusieurs minutes de jeu… et de combat pénible.

Enfin, ceux qui soutiennent également mordicus que le bestiaire est pauvre devraient comparer aux précédents opus de God of War : nombre de monstres apparaissent (Amazones, faunes, géants à tête d’éléphant…) quand certains classiques restent (murènes, centaures, cerbères…) ou disparaîssent (minotaures). Certains de ces ennemis pourront être attrapés et utilisés comme arme de jet ou boucliers quant certains autres devront être affaiblis pour leur asséner un coup fatal, sanglant et cruel comme Kratos a le secret. Souvent c’est un QTE qui déclenchera la mise à mort, mais, rassurez-vous, bien moins ardus que dans God of War II. Bref, de quoi trouver vraiment du fun.

Une durée de vie plutôt courte pour une difficulté soutenue

Peut-être me suis-je assagi et ai-je perdu mon agilité sur la manette, mais reste que je trouve ce God of War : Ascension relativement ardu.

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Les zones d’énigmes seront en général présentées par un petit tour d’horizon général.

On voit un retour des énigmes demandant tout de même un peu de réflexion si on veut les défaire tout en récupérant le maximum de bonus. Ces phases de réflexion vous demanderont d’être attentifs à l’environnement proche, mais également à savoir utiliser des objets magiques, qui vous corseront finalement plus la tâche que ne vous aideront.

Les combats comportent aussi leur densité de difficulté, avec des zones fermées où ennemis de toutes tailles sortiront sans arrêt au cours de longues minutes. Je ne parle même pas de partie finale, du type « combat en escalier », avec comme difficulté principale l’absence de checkpoint salvateur.

Il est vrai que, comme nombre de mes confrères de la presse, on remarquera que les boss sont plutôt absents : s’ils sont peut-être plus nombreux que dans d’autres opus de God of War, ils sont par contre bien moins fun à combattre. Ce sont donc les combats avec des ennemis de 2nd ordre qui resteront les plus intéressants. Et tout aussi ignobles, évidemment.

Sony nous offre donc avec God of War : Ascension un nouvel exemple de ce qu’un gros éditeur peut faire : un jeu de qualité, complet et efficace. Peut-être que les nouveautés ne sont pas affirmées par des critiques trop à cheval sur leur besoin quasi-vital de voir de la nouveauté, mais peut-être que ceux-ci ne se sont pas assez penchés sur de mirifiques bouses proposées actuellement à la gamosphère. Ou peut-être n’ont-il pas compris qu’Ascension poursuit la lignée des jeux d’aventure partagés entre réflexion et beat’em all, un genre vieux comme le monde, que God of War continue à nous faire apprécier.

Trailer Vidéo du jeu « God of War Ascension »

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